Depuis l'éclatement de l'affaire Ikea, ce departement store qui porte les couleurs et la fierté de la Suède, désormais liée à la question du Sahara, relation de cause à effet, la tempête semble se calmer au Maroc et le tollé presque général suscité aux états majors du gouvernement, classe politique et société civile confondues, force est de constater qu'on n'arrive pas encore à démêler cet écheveau de reconnaissance ou pas de la pseudo RASD par la Suède. Après une semaine de vacarme ponctuée de dénonciations, de condamnations de manifs et d'analyses par ces mêmes « experts » qui squattent les plateaux de télévision des trois chaînes marocaines, voila qu'on décide d'envoyer au pays de SM le roi de Suède, Charles XVI Gustave, une délégation de partis de la gauche, devenue pour l'occasion «officielle », un précédent au Maroc. Il est vrai que les partis de l'Internationale Socialiste dont le parti Social Démocrate suédois par qui le scandale est presque arrivé, parviendront mieux à s'entendre que les gouvernements. Une délégation à laquelle on a joué la même symphonie que celle interprétée depuis plusieurs jours par le Numéro Deux … ou trois des affaires étrangères, relayés par leur ambassade à Rabat. Même refrain, Il n'y a pas de reconnaissance de la +RASD+, ni de volonté de contrarier les intérêts économiques du Maroc », de la part de la Suède, martèle à Stockholm la Secrétaire d'Etat suédoise aux affaires étrangères, Annika Soder. Recevant les membres de cette délégation conduite par notre Dame de fer, Nabila Mounib, dirigeante du PSU, la secrétaire d'Etat suédoise a crié à qui veut l'entendre, que son pays ‘'n'a pas l'intention de prendre de décisions pouvant être considérées comme hostiles au Maroc ou contre la légalité internationale''. De telles assurances qui auront permis de pousser un ouf de soulagement chez nos émissaires marocains et chez tout un peuple qui attend avec impatience de savoir si finalement ce fameux centre commercial d'Ikea ouvrira ou pas ses portes à Casablanca, et surtout aux employés déjà formés et fiers de porter les couleurs jaune et bleu de notre « pire ennemi du moment ». Certes, Annika Soder représente tout de même les AE suédoises, mais peut être que pour nous administrer un sédatif plus puissant, on aurait aimé voir les plus hautes autorités de ce pays monter au créneau et nous lâcher tout de go « Nej » (Niet) à la RASD. Malheureusement ce n'est pas le cas ou ce n'est peut être pas encore le cas … qui sait ? ils pourraient nous surprendre ces suédois comme ils ont surpris le monde entier avec leurs meubles en kit trop compliqués d'ailleurs pour assembler. Quant à notre gouvernement, il s'est déjà prononcé en déclarant son intention de boycotter tous les produits provenant de ce pays froid, par mesure de réciprocité contre ces mêmes suédois qui, d'ailleurs, ont une longueur d'avance sur nous en matière de boycott des produits marocains provenant de nos provinces du sud. On espère que là où le gouvernement a failli, notamment par l'absence criarde d'une ambassade à Stockholm et la diplomatie passive qui nous a longtemps habitués à réagir au lieu d'agir, cette délégation, ou cette diplomatie parallèle réussisse car, outre le fait de nous rassurer que la Suède n'a pas l'intention de reconnaître la pseudo RASD, il y a un autre défi qu'est la tenue de la conférence prévue le 15 de ce mois au Parlement suédois sur «les 40 ans de la colonisation du Sahara» avec comme invitées notamment Aminatou Haïdar, et les militantes Rebab Amidane et Sonnia Abderrahmane. Ces dernières, apprend-on de source médiatique, comptent témoigner des « atrocités vécues par le peuple sahraoui dans les territoires occupés ces dernières années ». D'ores et déjà on peut affirmer que la tâche sera difficile pour convaincre les députés suédois, surtout les socialistes et les Verts au pouvoir en Suède, d'annuler cette conférence qui augure d'autres tempêtes et d'autres nuages dans le ciel maroco-suédois. C'est à ce moment là qu'on saura qui est qui et qui fait quoi car , jusqu'à présent, il règne une telle confusion, que tout le monde aimerait qu'on éclaire sa lanterne, y compris la bonne femme qui manifestait, dimanche dernier devant l'ambassade de Suède à Rabat, et qui a reconnu ne rien comprendre à ce conflit avec un pays dont elle n'a jamais entendu parler dans son quartier à Salé.