Manifestations contre l'exploitation du gaz de schiste à In Salah, chômeurs en colère à Ouargla, violences inter-communautaires dans la ville de Ghardaïa : depuis 2013, le sud de l'Algérie, riche en hydrocarbures mais politiquement marginalisé, a connu plusieurs vagues de contestation. Dans un rapport intitulé « Sud de l'Algérie : turbulences à l'horizon », le centre de réflexion International Crisis Group (ICG) appelle les autorités algériennes à sortir de la politique « du bâton et de la carotte » pour s'attaquer aux problèmes de fond, sous peine de voir la contestation s'intensifier. Selon la chercheuse d'ICG, C qui s'exprimait dans un entretien accordé au quotidien Le Monde, le Sud a émergé comme l'épicentre de la contestation au cours des dernières années. Pour l'Etat algérien, a-t-il expliqué, cette région a une importance économique sans égal : c'est là que se trouvent les ressources en pétrole et en gaz du pays. Elle représente aussi un défi politique majeur, car c'est une région peu peuplée, avec des communautés différentes, éloignée des centres de pouvoir du Nord, et qui a montré, comme d'autres parties du Sahara au cours de l'Histoire, qu'il était difficile pour les autorités centrales d'y exercer leur contrôle.