La Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) devrait se prononcer demain mercredi 21 décembre, sur l'appel interjeté par le Conseil de l'Europe contre l'annulation, il y a plus d'un an, de l'accord agricole liant depuis 2012 le Maroc et l'Union Européenne (UE). Les observateurs estiment que de ce verdict, dépend l'avenir des relations entre l'Union Européenne et le Maroc, ce partenaire stratégique dont l'Europe ne peut se passer. Et pour cause, les enjeux sont énormes. Ils sont d'ordre politique, économique, et sécuritaire, pour ne citer que ceux là. Et puis il y a la lutte contre le terrorisme et l'immigration clandestine sachant que le Maroc a toujours joué le gendarme de l'Europe dans cette partie de la Méditerranée. Tous ces enjeux font que les 28 Etats membres de l'UE tiennent beaucoup à leur partenaire du Sud de la Méditerranée d'où le Statut Avancé dont il bénéficie. Conscients de tout ce qui précède, le Conseil de l'Europe soutenu par des pays européens comme l'Espagne, la France et le Portugal, avaient, rappelle-t-on, interjeté appel contre l'annulation partielle de l'accord agricole signé entre le Maroc et l'UE. Ainsi, à la veille de ce verdict, tant attendu, les observateurs demeurent confiants quant à la décision de la Cour européenne qui, sauf revirement de dernière minute, devrait faire sienne les recommandations émises le 13 septembre dernier, par l'avocat général de la Cour européenne, Melchior Wathelet qui, dans son avis, a recommandé l'annulation de l'arrêt émis le 10 décembre par la CJUE et le maintien des accords bilatéraux ratifiés par l'UE avec le Maroc. Dans ses conclusions, l'avocat général belge considère le recours du Polisario auprès d'une juridiction européenne, comme irrecevable, estimant que le Polisario, étant un mouvement de libération, n'a pas le statut d'une personnalité morale pour représenter les intérêts économiques de la région disputée (NDLR – Sahara Occidental), et il ne peut à ce titre, prétendre être le représentant exclusif des Sahraouis dans les relations internationales. Tout dépend à présent de ces magistrats qui devront choisir entre un partenaire indispensable avec un Etat fort de ses institutions, et une poignée de séparatistes qui s'arrogent le droit de parler au nom de toute une population sahraouie retenue contre son gré dans un territoire étranger, qu'est l'Algérie.