Dans un article publié le 14 avril sur le site de la radio française Europe 1, le journaliste William Molinié met en exergue l'exceptionnelle vigueur de la coopération sécuritaire entre Paris et Rabat en dépit des tensions diplomatiques cycliques ayant marqué les relations bilatérales. Cette persistance d'un dialogue policier efficace est, selon l'auteur, indissociable de la figure d'Abdellatif Hammouchi, directeur général de la sûreté nationale (DGSN) et de la DGST, dont le rôle est qualifié de déterminant. «Si les relations diplomatiques entre le Maroc et la France n'ont pas toujours été au beau fixe, les deux pays ont su maintenir une coopération policière efficace. Un travail diplomatique exceptionnel, qui n'existe en partie que grâce à un seul homme : l'actuel patron des services de renseignements marocains», a-t-on noté. Dans un contexte où les rapports entre la France et l'Algérie s'enlisent dans une nouvelle zone de turbulences, l'article souligne que Paris et Rabat poursuivent un dialogue nourri sur les questions de sécurité. Le ministre français de l'intérieur, Bruno Retailleau, est d'ailleurs annoncé à Rabat pour rencontrer son homologue marocain, Abdelouafi Laftit. Cette visite devrait aborder des dossiers sensibles tels que les visas, la coopération judiciaire, la lutte contre les trafics de drogue et la criminalité organisée. Mais au-delà de la conjoncture, Europe 1 souligne que c'est bien l'architecture profonde de la coopération sécuritaire qui impressionne, et qu'elle repose depuis des années sur un pilier constant : Abdellatif Hammouchi. «Car si les relations diplomatiques entre la France et le Maroc ont connu des hauts et des bas ces dernières années, la coopération policière, elle, a toujours tenu le coup, essentiellement grâce à un homme : Abdellatif Hammouchi, l'actuel patron des services de renseignements marocains.» Abdellatif Hammouchi, figure éminente Très proche du roi Mohammed VI, M. Hammouchi est présenté comme l'artisan discret mais constant d'un partenariat de sécurité devenu, au fil des années, stratégique. Même au plus fort de l'affaire Pegasus, provoquée par des informations très contestées, il n'a jamais interrompu le flux d'informations partagées avec Paris sur les sujets de lutte antiterroriste. «Dans la tempête, même quand les relations entre la France et le Maroc étaient détériorées, il a toujours partagé ses informations avec Paris sur le terrorisme», a-t-on assuré. Le texte rappelle notamment que lors des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, les services de renseignement marocains avaient joué un rôle crucial dans la localisation d'Abdelhamid Abaaoud, chef opérationnel du commando du Bataclan. «En 2015 lors du Bataclan, les services marocains ont transmis du renseignement déterminant pour localiser Abaaoud, le terroriste à la tête du commando. Même en plein scandale du logiciel-espion Pegasus, les échanges entre policiers marocains et français n'ont jamais cessé.» L'article souligne aussi que cette coopération dépasse les simples échanges d'informations et s'incarne dans une formation mutuelle permanente. Plusieurs places dans les cycles de formation de la police française sont régulièrement attribuées à des candidats marocains. « Plusieurs places dans le cursus de formation des commissaires de police sont spécifiquement réservées à des candidats marocains. Les échanges avec ce pays sont quasi quotidiens», a-t-on souligné. «Dernier exemple en date, la semaine dernière : 12 agents de la protection civile marocaine ont été formés par des experts français à la recherche de personnes ensevelies.» Ainsi, selon Europe 1, la relation sécuritaire entre Paris et Rabat ne repose pas uniquement sur des intérêts partagés, mais sur une confiance personnelle, constante et durable, incarnée par Abdellatif Hammouchi, dont le rôle transversal, à la fois technique et politique, semble aujourd'hui irremplaçable dans le paysage sécuritaire euro-maghrébin.