La production mondiale d'huile de poisson a enregistré, en janvier, une progression spectaculaire de 71 % par rapport à la même période de l'année précédente, selon les données diffusées par l'Organisation internationale des ingrédients marins (IFFO), qui regroupe 250 entités réparties dans une cinquantaine de pays. Cette expansion exceptionnelle s'explique, en grande partie, par le redémarrage des volumes péruviens, dont le retour à des niveaux de capture plus soutenus a fortement tiré l'offre globale vers le haut. À l'exception des pays d'Europe septentrionale, tous les bassins contributifs suivis par l'IFFO ont rapporté une amélioration de leurs volumes, notamment le Chili, les Etats-Unis, l'Afrique du Sud, les îles Féroé, la Côte d'Ivoire, Maurice et l'Espagne. Les statistiques portent sur un échantillon représentant près de 50 % de la production mondiale d'huile de poisson et 40 % de celle de la farine de poisson. En dépit de cette poussée conjoncturelle, l'organisation rappelle que les volumes mondiaux demeurent relativement stables depuis une décennie, autour de cinq millions de tonnes pour la farine et d'un million pour l'huile. Le Maroc, dont la part mondiale s'établit à 3 % sur la période 2013–2023, conserve sa position parmi les contributeurs secondaires, derrière la Scandinavie (14 %), le Viêt Nam (13 %), le Chili et le Pérou (11 % chacun), la Chine et les Etats-Unis (7 % chacun), et le Japon (6 %). L'essentiel de la production marocaine est issu de sous-produits de transformation, valorisant des segments de la ressource initialement considérés comme marginaux. En matière d'utilisation, plus de 60 % des volumes d'huile de poisson ont été absorbés, en 2023, par les fabricants d'aliments destinés à l'aquaculture (aquafeed), selon les chiffres publiés par l'IFFO le 18 mars. Fondée sur une chaîne de transformation alliant pêche de petits pélagiques et recyclage industriel, l'industrie de l'huile de poisson continue de constituer un levier économique pour les régions côtières du Maroc, tout en s'inscrivant dans une logique de valorisation intégrale de la biomasse halieutique.