Le chinois Huawei, qui fournit des solutions dans le secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC), déjà étroitement associée aux principaux acteurs marocains que sont Maroc Telecom et Orange Maroc, semble appelée à étoffer son ancrage au sein du marché national dans un contexte où le déploiement du réseau 5G constitue l'un des chantiers technologiques majeurs du Maroc. Face aux prétendants européens tels que Nokia, Ericsson ou encore Oracle, l'industriel chinois dispose d'atouts notables pour s'imposer dans cette compétition où se croisent ambitions économiques et souveraineté numérique, selon des sources proches du dossier. L'entreprise retenue devra assumer une responsabilité décisive dans l'accomplissement des objectifs fixés par les autorités marocaines, qui ont esquissé un calendrier exigeant : offrir une couverture 5G à un quart de la population d'ici 2026, puis étendre cette couverture à 70 % à l'horizon 2030. Cette échéance coïncide avec l'organisation conjointe de la Coupe du monde de football de 2030, dont le Maroc sera l'un des hôtes. Les six métropoles appelées à accueillir la compétition bénéficieront, à cette occasion, d'un maillage complet en 5G, érigeant cette échéance sportive en levier de structuration technologique et en vitrine des capacités numériques du pays. Au-delà de la simple extension des infrastructures télécoms, la 5G ouvre la voie à une mutation profonde de l'écosystème numérique national. Forte d'une capacité à multiplier par cent la vitesse de transmission des données par rapport à la 4G et de réduire le temps de latence à une échelle quasi instantanée — de l'ordre de la milliseconde — cette technologie pourrait bouleverser les usages dans des secteurs aussi variés que la santé, la mobilité intelligente ou l'industrie connectée. Le Maroc, déjà auréolé du statut de chef de file continental en matière de connectivité, avec un taux de pénétration d'Internet de 90,7 %, apparaît ainsi comme un terreau fertile pour l'adoption accélérée de la 5G. Toutefois, derrière cette course technologique se profile un enjeu géopolitique, alors que les offres concurrentes s'inscrivent dans une rivalité plus large opposant solutions asiatiques et standards européens, sur fond de débats relatifs à la souveraineté numérique et à la sécurité des infrastructures critiques.