À l'aune d'une conjoncture marquée par une baisse du prix du baril de pétrole brut, stabilisé à 70 dollars – équivalant à 511 dollars la tonne –, le gazole se négocie, sur les marchés internationaux, à moins de 664 dollars la tonne, tandis que l'essence s'établit en deçà de 685 dollars la tonne. De tels indicateurs, appliqués aux schémas de tarification antérieurs à la dérégulation conduiraient, selon Elhoussine Elyamani, secrétaire général du Syndicat national du pétrole et du gaz et membre de la Confédération démocratique du travail (CDT), à un plafonnement du prix du litre de gazole à 9,76 dirhams et de celui de l'essence à 11,1 dirhams. Tandis que les marchés internationaux s'accordent sur un repli manifeste des cours pétroliers, les prix du carburant, dans le Royaume, s'obstinent à défier cette tendance, demeurant ancrés à des niveaux que d'aucuns jugent incommodes pour l'économie nationale comme pour le pouvoir d'achat des citoyens. À l'heure où le baril de pétrole brut s'est stabilisé à 70 dollars – soit 511 dollars la tonne –, la tonne de gazole se négocie désormais en deçà de 664 dollars, et celle de l'essence se maintient sous le seuil des 685 dollars. Ces valeurs, si elles étaient traduites selon les mécanismes de tarification ayant précédé la libéralisation du marché, conduiraient, selon les calculs de M. Elhoussine Elyamani, secrétaire général du Syndicat national du pétrole et du gaz et membre éminent de la Confédération démocratique du travail (CDT), à des plafonds bien inférieurs : le litre de gazole n'excéderait pas 9,76 dirhams et celui de l'essence serait contenu à 11,1 dirhams. Or, sur le territoire, les prix affichés à la pompe dérogent à cette logique économique. Le gazole dépasse ordinairement 11 dirhams le litre, tandis que l'essence franchit la barre des 13 dirhams, rendant manifeste l'écart entre la dynamique mondiale des marchés et la réalité nationale. « La libéralisation des prix semble n'avoir été que le prétexte à des augmentations sans frein », déplore M. Elyamani, dénonçant par ailleurs l'ineffectivité des rapports émis et des sanctions pécuniaires infligées par le Conseil de la concurrence, dont les effets correctifs restent à ce jour inexistants. À ces distorsions tarifaires s'ajoutent, selon le syndicaliste, des entraves logistiques majeures. Les conditions maritimes défavorables observées ces derniers mois, conjuguées à l'indisponibilité prolongée des infrastructures stratégiques, auraient contribué à accentuer la pression sur les importations pétrolières. Privé de l'outil que constituait la raffinerie de Mohammedia, la Samir – toujours à l'arrêt – le pays voit ses capacités de déchargement réduites à leur portion congrue. Là où la Samir offrait un débit pouvant atteindre 3 000 mètres cubes à l'heure, les installations alternatives plafonnent à 800 mètres cubes, générant goulots d'étranglement et surcoûts. «Nous assistons à une dérive aux effets ruineux pour le pays entretenue par des logiques spéculatives et des marges inavouables», s'insurge M. Elyamani. Il fustige l'immobilisme des décideurs, dénonçant un statu quo qui, selon lui, fait le lit de profits indécents au détriment de l'intérêt général. En filigrane, c'est la question du redémarrage de la Samir qui ressurgit, érigée par ses partisans en condition sine qua non pour rétablir la souveraineté énergétique du Maroc et rééquilibrer un marché livré à lui-même.