Selon Elhoussine Elyamani, secrétaire général du Syndicat national du pétrole et du gaz, affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT), le gouvernement marocain pourrait envisager de rétablir un système de plafonnement des prix des carburants fondé sur les calculs appliqués avant fin 2015. En s'établissant sur les prix moyens du diesel et de l'essence sur le marché international, respectivement autour de 674 et 667 dollars la tonne, ainsi que sur un taux de change du dollar à 9,74 dirhams, le litre de diesel devrait être fixé à 9,83 dirhams, et le litre d'essence à 10,92 dirhams, au cours de la première moitié d'octobre Cependant, une analyse des prix affichés dans les stations-service à Mohammedia et ses environs montre que le diesel est proposé à au moins 11,80 dirhams (+2 dirhams), et l'essence à 13,70 dirhams (+2,78 dirhams), ce qui indique que les marges bénéficiaires des acteurs du secteur demeurent élevées. Cela survient malgré les rapports embellis du Conseil de la concurrence et les efforts infructueux de certains experts pour acclimater les Marocains aux profits excessifs réalisés sur les carburants, qui s'élèvent à au moins 8 milliards de dirhams par an. En examinant la composition actuelle du prix du diesel, le plus consommé au Maroc, on constate qu'il ne représente que 38 % du prix du pétrole brut, tandis que 60 % du prix total est réparti entre les bénéfices des distributeurs (22 %), le raffinage, les taxes et la distribution (38 %). Cela signifie que le gouvernement pourrait réduire les prix des carburants en abaissant les bénéfices des distributeurs, en relançant le raffinage du pétrole au Maroc grâce à la réhabilitation de la société Samir, et en révisant la pression fiscale sur les carburants. La persistance de cette situation «favorise la spoliation des Marocains au profit des acteurs pétroliers et se traduit par des bénéfices nets en hausse, une expansion des investissements et un accroissement des réserves financières. La responsabilité de cette situation incombe au gouvernement actuel, qui prône un modèle d'Etat social tout en continuant à éroder le pouvoir d'achat des Marocains et à alimenter la vague d'inflation, essentiellement due à la hausse des prix des carburants», a accusé M. Elyamani dans un long post sur sa page Facebook.