Les tarifs des carburants dans les stations-service à travers le pays ont enregistré une légère augmentation au cours de la semaine, avec une hausse variant de 14 centimes pour l'essence à 8 centimes pour le diesel. À la suite de ces révisions tarifaires, le coût du diesel oscille désormais entre 13,01 et 13,04 dirhams par litre, tandis que celui de l'essence se situe entre 15,01 et 15,05 dirhams par litre dans les stations-service, avec des variations interurbaines en fonction de leur proximité des terminaux portuaires. Sans clarifications officielles concernant ces ajustements tarifaires et leurs motifs, des débats publics ont émergé quant à la possibilité que ces augmentations préfigurent d'autres hausses, particulièrement avec l'approche de la saison estivale, période où la demande sur ces produits essentiels tend à augmenter. Les évolutions géopolitiques dans la région du Moyen-Orient sont également susceptibles d'exercer un impact négatif sur le marché international du pétrole brut et raffiné. À ce titre, Jamal Zrikem, président de la Fédération nationale des propriétaires, commerçants et gérants de stations-service au Maroc, a souligné que « les récentes hausses, quoique modestes, sont décidées par les compagnies et sont rendues obligatoires à l'échelle nationale, tandis que les stations-service ne sont pas responsables de ces décisions ». Zrikem a précisé dans une déclaration à Hespress que « dans ce contexte, les stations ne font que mettre en œuvre ces augmentations, car elles acquièrent ces produits à des prix fixes et non négociables, ce qui les place en dehors de leur sphère d'influence », ajoutant que « ces augmentations ont un impact négatif sur les coûts, lesquels augmentent sans être compensés par une hausse des bénéfices ». Le même intervenant a noté que « les stations, en fonction de leur relation avec le marché, ajustent les prix une fois que les compagnies distributrices ont décidé de ces augmentations, les appliquant directement au début du jour suivant, ce qui échappe à la volonté des propriétaires de stations ». En contrepartie, Houssine El Yamani, président du Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole « La Samir », a noté que « compte tenu de la stabilité du prix de la tonne de diesel raffiné au cours des deux dernières semaines de mars et d'avril à 840 dollars, il n'y a pas de justification pour cette augmentation, alors que nous constatons une hausse de 5 dirhams par litre par rapport à la période précédant la libéralisation ». El Yamani a affirmé dans une déclaration à Hespress que « le diesel ne devrait pas être vendu à plus de 11,62 dirhams si l'on considère ces indicateurs, alors qu'il est commercialisé à un prix excédant ce montant d'environ 1,40 dirham, auquel s'ajoute les 60 centimes de bénéfices par litre pour les acteurs de ce secteur ». Le même syndicaliste a mis en garde contre le fait que « ces augmentations pourraient marquer le début d'une nouvelle série de hausses, particulièrement à l'approche de l'été, période de pic de demande, et que les développements récents pourraient accélérer ce rythme, ramenant les tarifs à des niveaux élevés comme ceux que nous avons précédemment connus ». Il a souligné que « le Maroc requiert une étude objective sur l'impact de la libéralisation du marché des carburants et de sa potentielle dépendance lors de la libéralisation du marché du gaz ». Par ailleurs, El Yamani a relevé que « les prix des carburants au Maroc ont observé une tendance à la hausse constante depuis le début de la série de libéralisation, avec une augmentation tarifaire à chaque fluctuation sur le marché intérieur du brut, ce qui est intrinsèquement disproportionné, car le Maroc n'est pas directement impliqué dans le marché du brut, mais dans celui du diesel et de l'essence ».