Le gouvernement marocain a annoncé la signature d'un accord portant sur l'importation de jusqu'à 100 000 moutons en provenance d'Australie, une mesure destinée à pallier la diminution de son cheptel, affecté par une succession de sécheresses. Selon les données officielles, les effectifs de bovins et d'ovins au Maroc ont chuté de 38 % par rapport au dernier recensement réalisé il y a neuf ans. Cette érosion résulte principalement de la récurrence des épisodes de sécheresse, qui ont considérablement réduit les pâturages et aggravé la pression sur les éleveurs. L'importation des moutons australiens vise à stabiliser le marché local, notamment à l'approche de l'Aïd al-Adha, période de forte demande. Les autorités espèrent ainsi éviter une flambée des prix, tout en soutenant les ménages dont les moyens de subsistance dépendent de l'élevage. Le ministère de l'agriculture a précisé que les animaux importés seront soumis à des contrôles sanitaires stricts afin de garantir leur conformité avec les normes vétérinaires marocaines. Un approvisionnement stratégique face à la crise pastorale L'accord conclu avec l'Australie s'inscrit dans un plan plus large de sécurisation des approvisionnements en bétail, particulièrement à l'approche de l'Aïd al-Adha, période où la demande en moutons atteint son apogée. En introduisant ces animaux sur le marché national, les autorités espèrent contenir la flambée des prix tout en soulageant les éleveurs locaux confrontés à une raréfaction de leur cheptel. Le ministère de l'agriculture a précisé que les moutons importés seront soumis à des contrôles sanitaires rigoureux. Les services vétérinaires australiens, reconnus pour leur expertise, collaboreront étroitement avec leurs homologues marocains pour garantir la qualité et la traçabilité des animaux, depuis leur départ des ports australiens jusqu'à leur arrivée sur le territoire marocain. Une réponse conjoncturelle face à une problématique structurelle Si cette mesure apporte une réponse immédiate aux tensions du marché, les observateurs soulignent qu'elle ne saurait constituer une solution durable face à la crise structurelle que traverse l'élevage au Maroc. La succession des années de sécheresse a aussi creusé le coût des aliments pour bétail, fragilisant encore les éleveurs, en particulier les petits exploitants ruraux. Pour y remédier, le gouvernement a annoncé le renforcement des programmes d'irrigation et de soutien à l'élevage, notamment par le biais de subventions ciblées et d'annonces pour promouvoir des pratiques agricoles plus résistantes face au changement climatique.