Une délégation de responsables marocains et d'importateurs s'est rendue en Australie-Occidentale pour explorer les possibilités d'achat de moutons, de chèvres et de bovins, quelques semaines après la signature de nouveaux protocoles pour développer le commerce du bétail vivant entre les deux pays. L'accord, attendu de longue date et conclu en janvier après près de deux ans de négociations, intervient alors que le Maroc s'efforce de reconstituer son cheptel reproducteur, sévèrement affecté par sept années de dure sécheresse. La délégation marocaine, composée de représentants du ministère de l'agriculture, de vétérinaires et d'importateurs, a rencontré des exportateurs et éleveurs australiens ainsi que des responsables du ministère fédéral de l'agriculture. Selon Conseil australien des exportateurs de bétail (ALEC), ces échanges devraient ouvrir la voie à un premier envoi de moutons vers le Maroc. «Tous les éléments réglementaires sont en place, les expéditions peuvent désormais commencer», a-t-on déclaré, soulignant un vif intérêt de la part des importateurs marocains et des exportateurs australiens. En novembre 2024, des membres de l'ALEC s'étaient rendus au Maroc afin de pérenniser les liens commerciaux avec Rabat, considéré comme un marché stratégique. Le Maroc avait sollicité l'ouverture de ces échanges commerciaux auprès du gouvernement australien dès février 2023. Toutefois, avant toute expédition, un système de traçabilité conforme au programme de certification australien (ESCAS) devra être mis en place afin d'assurer le respect des normes de bien-être animal jusqu'à l'abattage. Actuellement, le Maroc importe la majorité de ses bovins d'Amérique du Sud et ses ovins principalement d'Europe et d'autres pays d'Afrique du Nord. Face aux difficultés d'approvisionnement, l'offre australienne pourrait représenter une alternative fiable et compétitive. Cette coopération intervient alors que la décision du gouvernement travailliste d'interdire l'exportation de moutons vivants à partir de la mi-2028 suscite de vifs débats en Australie, les partis d'opposition promettant d'annuler cette mesure en cas de victoire électorale.