Le Maroc accueillera prochainement du bétail australien, une initiative qui vise à renforcer les troupeaux locaux durement touchés par la sécheresse. En parallèle, les spéculations autour de l'Aïd al-Adha s'intensifient, alimentées par l'incertitude liée à l'état du cheptel national. Le marché marocain s'apprête à accueillir des moutons australiens grâce à un nouveau protocole signé avec Conseil des exportateurs australien de bétail (ALEC). Cette initiative intervient après 18 mois de négociations, soulignant l'intérêt du Maroc pour la qualité et la fiabilité du bétail australien. Le président directeur général d'ALEC, Mark Harvey-Sutton, a salué cette collaboration comme un exemple d'échange bénéfique. « Le commerce d'exportation d'animaux vivants répond à des besoins réels, notamment en offrant un produit fiable à des pays qui en ont urgemment besoin, tout en créant de nouvelles opportunités pour nos agriculteurs », a-t-il déclaré. Du côté marocain, le ministère de l'Agriculture voit dans cet accord une réponse essentielle aux défis posés par la sécheresse. L'absence de maladies chez le bétail australien constitue un atout majeur pour préserver la qualité des troupeaux locaux. De plus, cette initiative permet de soutenir un secteur agricole déjà fragilisé par les conditions climatiques extrêmes. Ce partenariat marque également un tournant pour l'Australie, où l'exportation de bétail vivant a parfois été critiquée. Selon Harvey-Sutton, cet accord prouve que la demande mondiale pour des protéines animales de qualité reste forte et que les exportations australiennes ont un avenir prometteur. Incertitudes autour de l'Aïd al-Adha Cet accroc avec les exportateurs australiens tombe dans un contexte où l'incertitude gagne les éleveurs et les importateurs concernant l'offre relative à l'Aïd al-Adha,. En effet, à cinq mois de cette fête, la sécheresse persistante a relancé les débats sur une éventuelle annulation, bien que les professionnels jugent ces spéculations prématurées. Pour anticiper les besoins, le ministère de l'Agriculture a lancé une campagne nationale de recensement des ovins et caprins destinés au sacrifice. Supervisée par l'Association nationale des ovins et caprins (ANOC), cette opération mobilise des équipes à travers le pays pour établir un état précis du cheptel. Les résultats attendus d'ici quelques semaines devraient permettre de clarifier la situation. Malgré ces efforts, les importateurs restent prudents. Les coûts élevés à l'international – jusqu'à 60 dirhams le kilo pour les bovins espagnols et 57 dirhams pour les ovins – compliquent les préparatifs. En cas d'annulation de l'Aïd, ces acteurs risquent de se retrouver avec des surplus coûteux. Pour l'instant, le gouvernement assure suivre de près la situation et explore des solutions pour répondre aux besoins des consommateurs tout en préservant la viabilité économique du secteur.