La présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l'Assemblée nationale française Marine Le Pen a appelé à des mesures de rétorsion sévères contre l'Algérie et les pays refusant de réadmettre leurs ressortissants en situation irrégulière, lors d'une interview accordée à TF1 le 29 janvier. Lire aussi : Et si la France adoptait la méthode Trump pour les expulsions de délinquants algériens ? Avec l'Algérie, et tous les pays qui refusent de reprendre leurs clandestins, je ferais exactement ce qu'a fait Donald Trump avec la Colombie. Il y a des mesures de rétorsion à mettre en place : plus aucun transfert d'argent, plus un seul visa, y compris pour les dirigeants. pic.twitter.com/2OfBEnPT3f — Marine Le Pen (@MLP_officiel) January 29, 2025 «Avec l'Algérie, et tous les pays qui refusent de reprendre leurs clandestins, je ferais exactement ce qu'a fait Donald Trump avec la Colombie», a-t-elle affirmé en référence aux sanctions migratoires imposées par la nouvelle administration américaine. Elle a précisé les mesures qu'elle entend appliquer en cas d'accession au pouvoir : «Il y a des mesures de rétorsion à mettre en place : plus aucun transfert d'argent, plus un seul visa, y compris pour les dirigeants.» Critiquant la gestion politique en Algérie, Marine Le Pen a estimé que «l'Algérie a un peuple qui est sacrifié, une jeunesse qui n'a aucun avenir. C'est de la faute des dirigeants algériens, pas de la France.» Elle a également rejeté toute responsabilité française dans la situation actuelle : «La France n'a aucune responsabilité dans cette situation et, contrairement à certains, je ne céderai pas à la repentance.» Cette position n'est pas nouvelle pour la dirigeante du RN. Dès mars 2019, Marine Le Pen avait demandé au gouvernement de suspendre l'octroi de visas aux Algériens, invoquant le risque d'un «afflux migratoire» en cas de déstabilisation politique en Algérie. En juillet 2018, elle avait également suggéré de conditionner l'octroi de visas et les transferts d'argent à la réadmission par l'Algérie de ses ressortissants jugés indésirables en France. Plus récemment, en avril 2022, lors de la campagne présidentielle, Marine Le Pen avait réitéré sa volonté de conditionner tout octroi de visa à la réadmission des ressortissants algériens en situation irrégulière, déplorant la «forte réticence algérienne» à coopérer en la matière. Ces propositions s'inscrivent dans une stratégie plus large du RN visant à durcir la politique migratoire de la France, en particulier envers les pays jugés peu coopératifs dans la gestion des flux migratoires comme le régime d'Alger. La question de la réadmission des ressortissants en situation irrégulière demeure un point de tension récurrent entre la France et l'Algérie, malgré les tentatives des différents gouvernements pour trouver des solutions concertées. Le gouvernement actuel, dirigé par le Premier ministre François Bayrou, a récemment évoqué la possibilité de conditionner l'octroi de visas aux Algériens à l'obtention de laissez-passer consulaires. Cette position suscite des débats au sein de la classe politique française, certains y voyant une réponse ferme et nécessaire face à l'inaction d'une Algérie qui cherche à «humilier» Paris.