En visite au Maroc, où il a été accueilli par la ministre de l'Economie et des Finances , le ministre français du Commerce Frank Riester a abordé le problème de la réduction des visas de son pays aux marocains. Selon lui, le problème est lié à l'admission des personnes refoulées. Détails. La mésentente au sujet des visas continue d'opposer la France et le Maroc. Interrogé par les journalistes, lors d'un point de presse, sur la réduction des visas aux Marocains, prise par le gouvernement français, le ministre français a rétorqué en alléguant le problème de la réadmission des personnes en situation irrégulière qui demeure, selon lui, « récurrent ». Le retour à la normale, selon lui, reste tributaire du retour des migrants clandestins, y compris les mineurs isolés. « Il faut qu'on arrive le plus tôt possible à voir un retour des ressortissants en situation irrégulière de la France vers le Maroc comme c'était le cas avant la crise de la pandémie », a-t-il argué, ajoutant qu'il s'agit d'une question clé dans la politique migratoire de son pays. « Nous avons fait part de nos préoccupations sur ce sujet aux autorités marocaines, il faut que nous ayons un résultat concret le plus vite possible pour sortir par le haut de la situation actuelle », a-t-il poursuivi. À entendre Frank Riester, on comprend que la levée des restrictions de visas sera conditionnée par l'augmentation des réadmissions des immigrés marocains refoulés de France jusqu'au niveau où elles étaient avant la crise du Covid-19. Bien que disposé à renforcer le partenariat économique avec le Royaume, ce qui requiert plus d'ouverture et de fluidité dans la mobilité des personnes, le gouvernement français se déclare ferme en ce qui concerne la coopération migratoire. Evidemment que la campagne présidentielle qui s'annonce à l'hexagone fait pression sur l'Exécutif français pour rassurer l'opinion publique, très pointilleuse et exigeante sur ce sujet. « Il faut comprendre que la politique migratoire doit être partagée et qu'on puisse se retrouver dans un partenariat où chaque partie comprenne les problématiques de l'autre », a expliqué Frank Riester, répétant que l'octroi des visas reprendra son cours normal, lorsqu'il y'aura une reprise de l'admission des refoulés. « C'est aussi simple que ça », a-t-il conclu, avec un sourire. Le ministre français repend donc les arguments de son gouvernement pour justifier la décision, qui n'a pas été comprise du côté marocain. Le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita avait réagi le lendemain de l'annonce de la réduction des visas, en indiquant que le problème du refoulement est franco-français dans la mesure où le Maroc accorde les laissez-passer consulaires aux personnes renvoyées pour rentrer à la patrie à condition qu'elles soient munies d'un test PCR, toujours exigé à l'entrée du territoire national. Le problème est que plusieurs d'entre elles ne font pas le test ce qui complique leur arrivée. Rappelons que le gouvernement de Jean Castex a décidé de réduire de moitié, les visas accordés aux pays du Maghreb à savoir le Maroc, l'Algérie et la Tunisie. Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal avait expliqué qu'il s'agit d'une mesure de rétorsion. « Nous mettons nos menaces à exécution », avait-il déclaré.