La responsable française, qui entend proposer un référendum sur l'immigration qui vise à rétablir des critères stricts pour l'entrée, et le maintien sur le territoire mais aussi pour l'acquisition de la nationalité, ou encore à réformer le droit d'asile, pour que les demandes soient effectuées en dehors du territoire français, a eu des mots très durs envers l'Algérie. Marine Le Pen, qui prévient de faire 22 propositions pour la présidentielle, lors de déplacements thématiques, a tenu un discours choc envers la politique migratoire algérienne, le 15 novembre. Sa campagne suit deux grands axes principaux, dont l'immigration. Avec deux affiches et deux nouveaux slogans : Rendre aux Français leur pays. Parmi ses priorités, un référendum pour inscrire dans la Constitution la «maîtrise» de l'immigration, la supériorité du droit français sur le droit international pour refondre «l'ensemble du droit applicable aux étrangers», «l'éloignement des étrangers condamnés pour crimes ou délits graves ou ceux qui portent atteinte à l'ordre public» et «l'interdiction de tout communautarisme.» Intervenant sur France-Info (radio publique d'information française), Marine Le Pen a évoqué la décision française de réduire de 50 % les visas accordés aux Algériens. «C'est la bonne méthode», a-t-elle soutenu. «L'Algérie est un pays qui a obtenu son indépendance, mais il faut maintenant qu'elle agisse comme une nation qui respecte le droit international» a-t-elle pointé. Marine Le Pen préconise de «suspendre carrément l'octroi des visas aux Algériens.» Et d'enfoncer le clou : «Quand un de vos compatriotes est clandestin dans un autre pays, ce dernier a le droit de le renvoyer et l'autre pays est dans l'obligation de le récupérer.» Marine le Pen a également proposé de «suspendre carrément les transferts de fonds vers l'Algérie de quelque nature que ce soit ; même par l'intermédiaire des ailes internationales». D'ailleurs, elle indique que «1,7% du PIB de l'Algérie est sous forme de transferts de dons». Paris a annoncé, le 28 septembre, vouloir réduire les visas algériens de 50 % en raison du faible taux de réadmission des ressortissants Algériens en situation irrégulière. Pour Marine le Pen, «les choses ne vont pas bien avec l'Algérie». Elle estime que «l'Algérie doit respecter le France» à travers «le respect les décisions prises à l'encontre de ses ressortissants indésirables en France en raison de leur présence illégale sur le territoire ou leur implication dans des crimes». Paris a annoncé début septembre la réduction du nombre de visas accordés aux ressortissants de l'Algérie en raison du «refus» de ce pays du Maghreb de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires au retour des immigrés refoulés de France. «Cette décision qui est intervenue sans consultation préalable avec la partie algérienne comporte l'anomalie rédhibitoire d'avoir fait l'objet d'un tapage médiatique générateur de confusion et d'ambiguïté quant à ses motivations et à son champ d'application», ont fulminé les autorités algériennes, lesquelles ont déploré un «acte malencontreux qui frappe de précarité et d'incertitude un domaine sensible de coopération» entre les deux pays. «Depuis l'élection d'Emmanuel Macron, Paris a décidé de serrer la vis. Le nombre de visas (pour les Algériens) a progressivement été ramené sous la barre des 300 000. Au point d'atteindre un taux de refus, autour de 50 %, longtemps considéré comme un palier à ne pas franchir, au risque de mettre en péril la relation bilatérale. Et c'est en connaissance de cause que le chef de l'Etat français a annoncé, fin septembre, une nouvelle baisse à venir de 50 % du nombre de visas délivrés» avait écrit Le Monde. Selon le journal français, «Alger distribuant très facilement des passeports diplomatiques, cette réduction n'aura pas d'impact sur la circulation de nombreux cadres du régime, même si le Quai d'Orsay pourrait être tenté de leur imposer une lettre de mission. En revanche, la soupape que représentait cette manne de visas pour le régime vis-à-vis d'une certaine frange de sa population risque d'en prendre un coup.»