Marine Le Pen, président du RN, insiste cette semaine sur la lutte contre l'immigration, thème de prédilection de son parti que lui disputent désormais la droite et Eric Zemmour, voire le gouvernement. Alors que la candidate du RN est donnée par les sondages au second tour face à Emmanuel Macron, le gouvernement a annoncé mardi un durcissement des conditions d'obtention des visas à l'égard du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie qui aurait refusé de délivrer les laisser-passer consulaires nécessaires au retour des immigrés refoulés de France. Après avoir exprimé sa volonté de réduire «drastiquement» l'immigration lundi soir sur France 2, la candidate du Rassemblement national présente mardi son projet de loi de référendum sur ce thème, qu'elle veut faire adopter dès son arrivée au pouvoir, si elle est élue à l'Elysée. La responsable d'extrême droite entend proposer un référendum sur l'immigration qui vise à «rétablir des critères stricts pour l'entrée, et le maintien sur le territoire mais aussi pour l'acquisition de la nationalité», ou encore à réformer le droit d'asile, pour que les demandes soient effectuées en dehors du territoire français. Ce référendum portera également sur l'inscription, dans la Constitution française, de «la priorité nationale» dans l'accès par exemple au logement ou à l'emploi, comme elle l'a défendu la semaine dernière en Moselle. «Les Français, parce qu'ils ont la nationalité française, peuvent avoir plus de droits –et je l'inscrirai dans la Constitution– que les étrangers présents dans notre pays», estime-t-elle. Cette mesure s'inscrit dans une forme de «bouclier constitutionnel», selon les termes de la candidate, qui prévoit –par ce référendum– d'établir « la supériorité » du droit national sur le droit international. «Tout texte international, ou disposition de ce texte qui (sera) contraire à la Constitution (restera) inappliqué», ce qui fait que la France n'aura pas besoin de sortir des textes internationaux, explique Marine Le Pen. «Cela fait plusieurs années que je propose ce référendum», a insisté sur France 2 Marine Le Pen, alors que certaines de ses propositions sont reprises par les candidats de droite et que le polémiste et putatif candidat identitaire Eric Zemmour en revendique lui aussi la paternité. Quant à Eric Zemmour, plus radical, il considère que « la France a le droit de maîtriser la composition de sa population » et propose que les bi-nationaux choisissent leur nationalité. S'ils n'optent pas pour la nationalité française, il estime qu'ils devront quitter le territoire. Mais comme Marine Le Pen, il veut supprimer le regroupement familial et le droit du sol, étendre la déchéance de nationalité à de nombreux crimes et délits et expulser les délinquants étrangers. Marine Le Pen avait elle demandé en 2019 que le gouvernement suspende l'octroi de visas aux Algériens pour prévenir un éventuel afflux migratoire. Eric Ciotti a lui réclamé mardi la suppression du régime dérogatoire, pour les titres de séjour, dont bénéficie l'Algérie.