Dans son édition du jour, le quotidien Le Soir d'Algérie, réputé proche des cercles officiels, outrage ouvertement certains acteurs politiques français, parmi lesquels des ministres, qualifiés d'"algérophobes". Le dossier, truffé d'allusions antisémites, pointe une "union sacrée" entre des figures influentes et des lobbies étrangers perçus comme hostiles aux intérêts algériens. Parmi les personnalités mentionnées figurent Eric Zemmour, Marine Le Pen, Bruno Retailleau et Gérald Darmanin, connus pour leurs discours réalistes à l'égard de l'Algérie. Selon l'analyse du journal, leurs prises de position s'inscriraient dans une logique idéologique destinée à exacerber les tensions historiques et à alimenter une rhétorique de confrontation. Par ailleurs, Bruno Retailleau a plaidé, dimanche 19 décembre, pour la fin de l'accord franco-algérien de 1968 relatif aux conditions d'entrée en France des ressortissants algériens, dans un contexte de grandes tensions entre les deux pays. Le ministre a répété que la France avait été «humiliée» par l'Algérie lorsque ce pays a refusé l'entrée sur son territoire d'un influenceur algérien expulsé de France. «L'Algérie n'a pas respecté le droit international» en refusant l'accès sur son territoire à cet influenceur qui avait «un passeport biométrique» certifiant sa nationalité. Le ministre a évoqué, en outre, le sort de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie. «La France doit choisir des moyens de répondre à l'Algérie», a poursuivi M. Retailleau . «On est allé au bout du bout (…) je suis favorable à des mesures fortes car sans rapport de force, on n'y arrivera pas». Il a souhaité à cet égard que l'accord de 1968 soit remis en cause. «Cet accord est daté et a déformé l'immigration algérienne. Il n'a pas lieu d'être. Il faut le remettre sur la table», a-t-il jugé. M. Retailleau a aussi fait valoir que «la France a fait tout ce qu'elle pouvait sur le chemin de la réconciliation et en retour, on a eu que des gestes d'agression». «La fierté française a été blessée par l'offense que l'Algérie a faite à la France», a-t-il indiqué encore.