Ahmed Reda Chami, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) a confirmé, mardi 20 novembre, «qu'environ 8,5 millions de Marocains demeurent exclus du système de couverture sanitaire.» Selon M. Chami, «cinq millions d'entre eux n'y sont pas inscrits tandis que 3,5 millions sont privés d'une couverture effective en raison de prestations ou de droits inaccessibles ou non offerts.» Le responsable a précisé que les assurés «supportent directement 50 % des dépenses de santé, bien au-dessus du seuil recommandé de 25 % par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Banque mondiale. Cette situation contraint de nombreux assurés à renoncer à des traitements essentiels pour des raisons financières, illustrant ainsi la faiblesse de la couverture sanitaire fournie.» Il a également abordé également la situation financière des systèmes d'assurance maladie, indiquant que certains régimes «connaissent des déficits dans le financement des cotisations pour les indemnités. À titre d'exemple, la couverture des cotisations pour les indemnités s'élève à 72 % dans le système AMO destiné aux travailleurs non salariés, tandis que dans le secteur public, elle atteint seulement 21 %.» Ces propos ont été prononcés lors d'une rencontre de communication autour de la généralisation de l'assurance maladie obligatoire, mercredi 20 novembre. M. Chami a aussi indiqué que «la majorité des dépenses liées à l'assurance santé sont dirigées vers le secteur privé en raison de la faiblesse de l'offre dans le secteur public.» Cette situation, a-t-il déploré, «engendre une augmentation des coûts des soins de santé dans le secteur privé qui peuvent parfois atteindre cinq fois ceux du secteur public. Ce différentiel important est dû à l'absence de protocoles thérapeutiques contraignants encadrant les traitements et définissant les coûts.» En parallèle, M. Chami a insisté «sur la nécessité de poursuivre les efforts pour assurer la pérennité du projet tout en renforçant l'attractivité du secteur public afin d'alléger la pression exercée sur le secteur privé.» Il a également souligné «l'importance de résoudre le déficit financier des divers systèmes et de mettre en place des solutions innovantes pour en assurer l'équilibre et la durabilité.» Malgré les défis soulevés par M. Chami, lesquels «nécessitent des solutions pour garantir la réussite optimale de ce projet structurel», il a noté que la généralisation de l'assurance maladie obligatoire «représente une avancée sociale sans précédent dans l'histoire du Maroc moderne», indiquant que le taux d'inscription au système d'assurance maladie a atteint 86,5 % en 2024, contre moins de 60 % en 2020.