Obed Bapela, membre du comité exécutif national (CEN) du Congrès national africain (ANC, au pouvoir) et vice-président de la sous-commission des relations internationales du parti, a été démis de ses fonctions «pour avoir prétendument mal représenté la position du parti concernant le Sahara lors d'un voyage au Maroc», selon les termes officiels de Pretoria. M. Bapela avait plaidé, lors d'un déplacement à Rabat, en faveur d'une coopération économique accrue entre l'Afrique du Sud et le Maroc et soutenu la réintégration de Rabat au sein de l'Union africaine. Selon une lettre émanant du secrétariat général de l'ANC, Bapela est accusé «d'avoir faussement présenté ce déplacement comme une visite officielle de l'ANC et d'avoir laissé entendre qu'il faisait partie d'une délégation mandatée par le parti.» Selon les sources de Barlamane.com, l'Algérie «a joué un rôle clé» dans l'éviction du responsable sud-africain après avoir protesté, à travers les circuits diplomatiques et les canaux de concertation, contre les prises de position de M. Bapela «perçues comme contraires aux intérêts des Sahraouis et à l'engagement de l'ANC envers le Polisario.» L'Algérie, d'après nos informations, «n'a pas toléré ce qui a été interprété comme une tentative de renforcer les relations économiques avec le Maroc» au point de contacter la présidence sud-africaine sur le sujet, qui a vivement réagi à travers plusieurs communiqués. M. Bapela a été critiqué pour «avoir contredit» la position de l'ANC sur le Sahara. Dans un communiqué publié vendredi 11 octobre, la porte-parole de l'ANC, Mahlengi Bhengu-Motsiri, a déclaré que M. Bapela n'avait pas «su fournir d'explication satisfaisante concernant ses rencontres au Maroc ni justifier en quoi ses actions ne constituaient pas une violation des principes et des politiques de l'ANC.» En conséquence, l'ANC a annoncé que M. Bapela avait été relevé de ses fonctions de vice-président et de membre de la sous-commission des relations internationales du NEC de l'ANC. «Le secrétaire général de l'ANC a également saisi cette affaire à des fins de sanctions disciplinaires potentielles, en raison du manquement de Bapela à se conformer aux résolutions du parti», selon le communiqué. «Ses déclarations allaient à l'encontre de l'esprit et de la lettre des résolutions de notre cinquante-cinquième conférence nationale, semant la confusion quant à nos positions sur le Sahara provoquant des tensions dans nos relations avec nos alliés, y compris le Front Polisario et la rasd», a ajouté Mme Bhengu-Motsiri, lequel a confirmé que M. Bapela avait exprimé son soutien «à des liens économiques plus étroits avec le Maroc.» Signe d'une grave dissidence au sein du parti, M. Bhengu-Motsiri a affirmé que «cet incident (sic!) est un rappel de la responsabilité confiée à chaque membre de l'ANC de défendre, en paroles comme en actes, les principes du parti», a-t-elle dit.