Lors de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, le colonel Abdoulaye Maïga, ministre d'Etat malien, ministre de l'administration territoriale et de la décentralisation, ainsi que porte-parole du gouvernement, a sévèrement pris à partie l'Algérie. Il a accusé les diplomates algériens d'héberger et de soutenir des terroristes, dénonçant une «grave ingérence dans les affaires intérieures du Mali.» Cette attaque verbale fait suite à une déclaration du représentant algérien auprès des Nations Unies, qui avait condamné des frappes de drones attribuées à l'armée malienne, responsables, selon lui, de la mort de civils dans la localité frontalière de Tinzaouatène. Ces raids auraient eu lieu peu après des combats menés par les forces maliennes et leurs alliées russes face aux rebelles touaregs dans cette même région. Le colonel Maïga a rejeté ces accusations, les qualifiant d'«aventureuses et diffamatoires», tout en affirmant que l'armée malienne maîtrise parfaitement l'usage des drones, contrairement aux insinuations algériennes. Le ministre malien a également proclamé la mort de l'Accord de paix d'Alger, signé en 2015 entre le gouvernement malien et des groupes armés du Nord, en déclarant : «L'Accord d'Alger est mort et ne sera pas ressuscité. Pour chaque balle tirée contre nous, nous réagirons par réciprocité.» Il a ensuite ironisé sur le rôle des diplomates algériens, qu'il a accusés de traiter les terroristes «avec des plats de tchaktchouka et de chorba» tout en servant d'«estafettes désorientées», ce qui, selon lui, nuit gravement aux relations de bon voisinage entre les deux pays. Le colonel Maïga a, par ailleurs, tenu à rappeler que les forces de défense maliennes sont pleinement déployées sur l'ensemble du territoire national et poursuivent des actions offensives contre les groupes terroristes. Il a néanmoins reconnu que la réponse strictement militaire ne suffit pas à elle seule. Le gouvernement malien a ainsi adopté une stratégie globale et intégrée, visant à restaurer l'autorité de l'Etat à travers des mesures politiques, économiques et sociales. Cette stratégie inclut notamment le dialogue avec certains groupes armés et la fourniture de services de base aux populations locales. Par cette prise de position frontale, le Mali souligne son intention de répondre fermement aux critiques algériennes tout en réaffirmant sa souveraineté face aux ingérences extérieures.