Le président du Mouvement d'autonomie de la Kabylie (MAK, classé comme organisation «terroriste» par Alger) a annoncé, jeudi 12 septembre, qu'Aksel Bellabbaci, numéro deux de son organisation, convoqué en juin par la police parisienne «en raison d'un mandat d'arrêt international émis à son encontre par le régime au pouvoir», ne sera pas extradé vers l'Algérie, un revers cuisant pour le pouvoir d'Abdelmadjid Tebboune. «La demande algérienne d'extradition d'un Kabyle, homme de paix, Aksel Bellabbaci, a été examinée hier au palais de justice de Paris. Lors de cette audience, la justice française a constaté un dossier vide et des accusations fantaisistes contre un militant de la paix et de la démocratie, dont l'activisme pacifique en faveur du droit à l'autodétermination du peuple kabyle est la seule raison qui a poussé Alger à cette impudence de demander son extradition aux autorités françaises», s'est félicité M. Mehenni dans un post sur X (ex-Twitter). Le responsable kabyle ajoute également le verdict lié à cette affaire sera rendu le 2 octobre. LA DEMANDE ALGERIENNE D'EXTRADITION D'UN KABYLE, HOMME DE PAIX, AKSEL BELLABBACI, A ETE EXAMINEE HIER AU PALAIS DE JUSTICE DE PARIS. LORS DE CETTE AUDIENCE, LA JUSTICE FRANÇAISE A CONSTATE UN DOSSIER VIDE ET DES ACCUSATIONS FANTAISISTES CONTRE UN MILITANT DE LA PAIX ET DE LA... pic.twitter.com/9p1WeG8thh — FERHAT MEHENNI (@FerhatMhenni) September 12, 2024 Aksel Bellabbaci a été placé en rétention judiciaire à Paris le 20 juin et son dossier a été examiné par la chambre des extraditions de la cour d'appel de Paris. Le MAK considère M. Bellabbaci comme un «responsable de premier plan» dans ses rangs, qui «vit en France depuis de nombreuses années et est dans l'attente d'un statut de réfugié politique». Le mandat d'arrêt international émis à son encontre par l'Algérie concerne «l'affaire des incendies de forêt de 2021 ayant coûté la vie à plusieurs centaines de personnes en Kabylie», un dossier monté par le régime algérien contre ses bêtes noires. M. Bellabbaci, adjoint de Ferhat Mehheni, ne s'est pas rendu en Algérie depuis l'été 2019. Il est visé avec cinq autres membres du MAK par les autorités algériennes d'après un arrêté publié au Journal officiel en février 2022. Plusieurs condamnations par contumace ont été prononcées contre lui : vingt ans ferme en juillet 2023, perpétuité en novembre 2022 avec émission d'un mandat d'arrêt international.