Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
«Je ne vois pas Israël comme une menace pour l'Algérie», «La proclamation de Washington sur le Sahara est un fait historique immodifiable» : séisme en Algérie après des déclarations de l'ambassadrice Elizabeth Moore Aubin
À moins de deux mois de l'élection présidentielle algérienne, Elizabeth Moore Aubin, ambassadrice des Etats-Unis en Algérie a abordé, dans un entretien fleuve accordé au site La Patrie News, plusieurs sujets politiques qui occupent la scène publique depuis 2020. «Le président Biden n'a pas changé la proclamation [de son prédécesseur Donald Trump sur le Sahara] car c'est un fait historique», a-t-elle claironné. Ambiance. Elizabeth Moore Aubin, ambassadrice des Etats-Unis en Algérie, a déclaré, dans un entretien fleuve accordé au média francophone algérien La Patrie News, que «le président Biden n'a pas changé la proclamation [de son prédécesseur Donald Trump sur le Sahara] car c'est un fait historique». Elle a ajouté que depuis 2008, «la position des Etats-Unis est la même puisque nous considérons que le plan d'autonomie marocain est une solution viable. Nous n'avons pas du tout changé notre perspective sur cela en presque deux décennies.» Une position en phase avec celle de l'administration de Biden, qui «continue de considérer le plan d'autonomie du Maroc comme sérieux, crédible et réaliste, porteur d'une approche qui peut satisfaire les aspirations du peuple du Sahara.» À la question de savoir si «la normalisation des relations entre le Maroc et Israël a provoqué une montée de la tension dans la région», Mme Moore Aubin a répondu qu'elle «ne voi[t] pas que la relation entre le Maroc et Israël comme ayant causé des tensions en Afrique du Nord. Je ne vois pas cela comme une conséquence immédiate. Je pense qu'il y a énormément de questions qui provoquent des tensions sur le continent et je ne pense pas qu'Israël ait besoin d'en être une.» Depuis 2020, le régime algérien prétend, dans une thèse complotiste, que des «manœuvres étrangères» visent à le déstabiliser et a accusé ouvertement Israël, après la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara. Depuis, l'armée a mené régulièrement des exercices aéroterrestres d'ampleur à Tindouf avec des armements russes, sous la supervision du chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), le général Saïd Chengriha, lequel souhaite que «son armée soit tenace face aux ennemis d'hier et d'aujourd'hui.» Droit dans ses bottes Les questions de La Patrie News, qui reprennent les antiennes des renseignements algériens, n'ont pas déstabilisé l'ambassadrice, qui a annoncé ouvertement ne pas considérer «Israël comme une menace pour l'Algérie», ni «contre le pays, [ni] contre son existence, [ni] contre son intégrité territoriale ou sa souveraineté.» Pour elle, «les Etats-Unis sont amis avec l'Algérie et le Maroc. Nous espérons qu'un jour l'Algérie et le Maroc soient amis. Il n'y a aucune intention de la part des Etats-Unis de causer un conflit entre les deux pays.» «Ce que nous voulons c'est que les Algériens et les Marocains puissent s'asseoir et avoir une conversation sur les choses qui font d'eux des voisins et des amis et peut être des familles, puisqu'il y a des familles des deux côtés, et ainsi être en mesure de trouver une solution», a-t-elle espéré. De diplomate d'envergue, vérités incontestables En février déjà, l'ambassadrice américaine, en poste depuis 2022 a reconnu que le conflit du Sahara «a assez duré : 47 ans, c'est long. Et nous, l'Algérie et les Etats-Unis, sommes tout à fait d'accord sur la nécessité de résoudre ce conflit, à travers une solution politique et dans le cadre des Nations unies et à travers le travail de l'envoyé personnel (De Mistura) du secrétaire général (António Guterres).» L'Algérie veut imposer des «négociations directes» entre le Maroc et le Polisario, après avoir exprimé sa ferme opposition au principe dit de «tables rondes», jugeant ce format «contre-productif». Rabat, qui rejette les injonctions algériennes, plaide pour une reprise quadripartie des pourparlers afin de parvenir à une solution «fondée exclusivement sur l'initiative marocaine d'autonomie, dans le cadre de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale du royaume».