Une quinzaine de militants kabyles, arrêtés dans le sillage de la dernière visite du chef de l'Etat algérien Tebboune dans la région, ont vu leur garde à vue prolongée de manière abusive, au commissariat central de la ville de Béjaïa. Ils devaient comparaître lundi devant le procureur. Les familles des militants privés de liberté n'ont reçu aucune explication sur les motifs de leur arrestation de la part des autorités. Outre l'universitaire Mira Moknache et l'avocat Sofiane Ouafi, un jeune lycéen fait partie des mis en garde à cause de ses activités sur les réseaux sociaux pour dénoncer les dérives des responsables du régime. Pour protester contre leur arrestation injustifiée et les violentes perquisitions des domiciles de leurs familles, les activistes kabyles ont entamé, la semaine dernière, une grève de la faim. On ignore, pour le moment, si l'action est toujours en cours ou s'ils l'ont suspendue, tellement il est difficile d'avoir des nouvelles de cette région pratiquement isolée du monde extérieur. D'après des informations publiées, vendredi dernier, par le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), les militants étaient au quatrième jour de la grève de la faim. Mira Moknache aurait été transférée à l'hôpital dans un état grave au troisième jour de ce mouvement. La Kabylie fait face, au cours des dernières années, à une vague répressive sans précédent, d'ailleurs comme le reste du pays. Mais, cette région, plus particulièrement, focalise la colère et l'invective du régime algérien, parce qu'elle a crié haut et fort le rejet de sa politique discriminatoire contre les populations locales. Les militants sont exposés en permanence aux perquisitions, à la torture, aux procès iniques et aux restrictions de mouvement, entre autres. La répression a redoublé d'intensité depuis la proclamation par le gouvernement en exil de l'indépendance de la Kabylie, le 20 avril, devant le siège des Nations unies à New York.