Pourquoi le Parlement européen s'occupe exclusivement du cas d'un détenu condamné pour «atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat» et «viol» ? Décryptage. Il y a des assertions fallacieuses qui à force d'être répétées deviennent des axiomes : «des poursuites à cause de son travail journalistique», «procès politique», «voix critique», «reporter indépendant». Dans un texte non contraignant adopté à Strasbourg -le Parlement européen a critiqué le Maroc, insistant en particulier sur le cas d'Omar Radi. Les adversaires du Maroc n'avaient pas manqué, nous l'avons vu, de relever les arrière-pensées de leur politique : s'assoir sur la justice souveraine du pays, s'immiscer dans ses affaires intérieures. La session d'hier était subordonnée aux exigences que manifesteraient quelques organisations étrangères, armées d'un excès de prétentions, de mauvais procédés, et d'une volonté de faire plier le Maroc. Peine perdue. Compromissions et jeux d'ombre À Strasbourg, la vérité avait été démontrée jusqu'à l'évidence : Omar Radi était à la solde d'organisations étrangères. Le Parlement européen se serait vraisemblablement plié aux injonctions de quelques groupes de pression et se serait prêté à des concessions qu'il n'avait aucun intérêt à faire, afin qu'un individu condamné pour de graves crimes puisse être recouvrer sa liberté. «Un important nombre d'eurodéputés s'est prêté de mauvaise grâce et sans conviction à cette résolution qui ne vaut rien en fin de compte», nous confie une source proche du dossier qui déplore «une institution détentrice de pouvoir sous influence.» Mars 2022. Des affidés de Human Rights Watch (HRW) et Reporters sans frontières (RSF) investissent l'enceinte de la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Les téléphones bougent, les réseaux sociaux floodés. «Liberté provisoire pour Omar Radi» est le nouveau oukase réclamé pour secourir celui qui sera condamné à six ans de prison pour «atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat» avec «financement de l'étranger» et pour viol, deux affaires distinctes, instruites et jugées conjointement. Devant les enquêteurs, Omar Radi était incapable de justifier la nature de ses activités Omar Radi, présenté comme «journaliste», rencontraient régulièrement des représentants diplomatiques néerlandais qui auraient été des «officiers de renseignement». Durant tout le procès, il n'a jamais pu expliquer pourquoi deux sociétés de conseil économique britanniques ont eu recours à ses services pour réaliser ce que Radi décrit comme «de simples audits de vérification», à partir de données ouvertes au public. Omar Radi a également collaboré avec une fondation allemande «hostile à l'intégrité territoriale du Maroc», et qui, selon nos informations, tisse des liens avec d'autres organisations pro-Polisario. Sur Twitter, des trolls français et néerlandais reprennent tous les éléments relatifs à cette affaire, ce qui prouve qu'une instrumentalisation continue est menée pour attenter à la liberté de la justice marocaine. Figure majeure de la droite française, Thierry Mariani n'a pas mâché ses mots après le vote indigne : «Qu'y a-t-il dans cette résolution? L'affirmation que Monsieur Radi ne serait pas un violeur. Comme chacun d'entre vous, je n'en sais rien. En revanche, à la différence de la majorité de cette assemblée, je ne considère pas que les décisions de la justice marocaine, que les accusations de la victime du viol, valent moins que les communiqués d'Amnesty International ou de Human Rights Watch», a-t-il asséné avant de continuer : «Or, la gauche européenne ne condamne jamais l'Algérie et l'Union européenne lui passe tout en espérant son gaz. À la place, nous débattons du Maroc, qui est pourtant un des pivots de notre partenariat stratégique en Afrique». La souveraineté sacrée des institutions marocaines «Toute démarche étrangère pouvant ou non revêtir un caractère comminatoire à l'égard du Maroc et de sa souveraineté est d'emblée rejetée sans aucune hésitation», tranche une source officielle, qui ajoute : «On a eu affaire à des arguments spécieux qui ne tendent à rien moins qu'à attenter aux relations bilatérales entre Bruxelles et Rabat. Pour faire de la grande politique, il faut avant tout engager les questions qui s'imposent à bon escient, et non d'intervenir dans de simples affaire judiciaires strictement marocaines, au risque de se déprécier. Toutes les prévisibles combinaisons lâchement élaborées seront déjouées par la force de la loi et de la justice». La messe est dite.