Le journaliste Omar Radi s'est vu refuser un procès équitable et condamné à six ans de prison pour espionnage et viol, a déclaré ce jeudi Human Rights Watch, après un examen approfondi de l'affaire. Dans un long rapport, publié à l'occasion du procès en appel du journaliste, l'ONG affirme que le jugement du tribunal de première instance, rendu en juillet dernier et condamnant Radi à 6 ans de prison ferme, «s'appuie fortement sur des arguments spéculatifs». «Radi, une cible de harcèlement continu de l'Etat, a nié toutes les charges retenues contre lui. Le procès en première instance du tribunal de première instance de Casablanca a été entaché de violations des normes d'un procès équitable, notamment le refus injustifié du tribunal d'examiner des preuves et d'entendre des témoins en faveur de Radi, et de permettre à ses avocats d'interroger un témoin de l'accusation», écrit-elle. «Après des années de harcèlement policier couronnées par une parodie de procès, Omar Radi est maintenant dans sa deuxième année derrière les barreaux au lieu de couvrir la corruption du gouvernement», a déclaré Eric Goldstein, directeur par intérim pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à Human Rights Watch. «Les autorités marocaines essaient de faire de ce dossier une affaire d'"espionnage" mais elles veulent faire taire l'un des derniers journalistes critiques du pays. Les autorités ne trompent personne». HRW rappelle que le journaliste a passé un an en détention provisoire, le maximum prévu par la loi marocaine. Le juge d'instruction examinant son dossier et, plus tard, le juge de première instance, ont refusé au moins 12 demandes de mise en liberté provisoire «sans jamais fournir de motifs individualisés et substantiels, comme l'exigent les normes internationales des droits humains», dénonce-t-elle. L'ONG estime que «le jugement écrit du tribunal comportait plusieurs arguments douteux pour justifier un verdict de culpabilité pour espionnage». Le 19 juillet 2021, le tribunal de première instance de Casablanca a reconnu Omar Radi coupable à la fois de viol et d'espionnage, le condamnant à six ans de prison. Radi a également été condamné à une amende de 200 000 dirhams de dommages et intérêts pour la plaignante pour viol. Ce jeudi, la cour d'appel de Casablanca a reporté le procès au 9 décembre, tandis que le juge a refusé une nouvelle demande de liberté provisoire. The trial is postponed to December 9. Provisional release denied. Le procès est reporté au 9 décembre. Liberté provisoire refusée pour @OmarRADI https://t.co/CQrezKM17I — Free Omar Radi (@Free_Omar_Radi) November 25, 2021