Dix-sept députés européens ont appelé, jeudi 17 novembre, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen à «revoir» l'accord d'association de l'Union européenne avec l'Algérie, à cause du soutien du régime algérien à la Russie et sa guerre en Ukraine. Une nouvelle confirmation que les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux sont grandement irrités par l'axe. Alger-Moscou. Le gouvernement algérien a annoncé récemment une hausse de son budget militaire, lequel passera d'une moyenne annuelle de 10 milliards de dollars à 22,7 milliards de dollars. Une grande partie de ces fonds sera consacrée à l'achat d'armement russe. Les Occidentaux redoutent de voir Moscou regagner du terrain au Maghreb, d'élargir sa présence dans l'aire méditerranéenne, et de s'impliquer davantage en Afrique. Premier pays africain pour les dépenses militaires, l'Algérie figure parmi les dix premiers pays en termes d'importations d'armes. Les fonds de défense de l'Algérie demeurent le principal poste de dépense de l'Etat. Les accords européens avec Alger d'une fragilité apparente En 2020, dans une tentative d'intimider Bruxelles, l'Algérie a dit souhaiter «réévaluer» son accord d'association avec l'Union européenne qui prévoit l'entrée en vigueur d'une zone de libre-échange (ZLE). La mise en place de la ZLE, mesure mort-née, cristallise le courroux d'économistes et de patrons algériens, qui dénoncent une balance commerciale Algérie-UE largement en défaveur de leur pays, dont l'économie est peu compétitive et qui n'est pas parvenue à exporter ses produits hors hydrocarbures. Cette année, l'Union européenne a mis en garde l'Algérie contre les conséquences des restrictions commerciales qu'elle a imposées à l'Espagne, menaçant Alger de mesures de rétorsion si aucune solution n'est trouvée pour régler le contentieux qu'il a inventé. L'Algérie a suspendu un «traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération» conclu en 2002 avec l'Espagne, après le ralliement de Madrid à la position du Maroc. Dans un communiqué commun, le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell et le vice-président de la commission en charge du commerce Valdis Dombrovskis ont jugé cette décision «extrêmement préoccupant».