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Pénurie de carburants en Tunisie : le stock actuel couvre une semaine seulement sur fond de scènes d'automobilistes stationnés devant les stations d'essence
La Tunisie affronte des problèmes d'approvisionnements en carburant. Depuis la semaine dernière, de longues files d'attente se forment devant les stations-service. Elles ont été marquées à certains endroits par des altercations entre automobilistes à bout de nerfs. En Tunisie, le blocage de plusieurs axes routiers pour protester contre de graves pénuries d'essence a provoqué d'interminables files d'attente devant les stations-service, alors que les estimations disent que le pays n'a plus que le stock d'une semaine. Le gouvernement tunisien avait officiellement renouvelé sa demande d'aide du Fonds monétaire international (FMI), ce dernier conditionnant son octroi à la mise en place de plusieurs réformes structurelles. Dans ce pays englué dans une crise économique sans précédent, des manifestants en colère ont, mardi 11 octobre, bloqué des routes et incendié des pneus et des bennes d'ordures, et ce dans plusieurs villes du pays. Le pays est confronté à une grave crise économique avec une dette qui dépasse 100 % du PIB, une forte inflation (plus de 6 %), une croissance en berne (autour de 3 %) et un chômage élevé (plus de 18 %). «Le déficit de la balance commerciale énergétique est passé de 3 129 millions de dinars à fin août 2021 à 6 130 MD à fin août 2022, soit une augmentation de 96 % (en tenant compte de la redevance du gaz algérien exportée)» d'après le dernier bulletin de la conjoncture énergétique de l'Observatoire national de l'énergie et des mines (organisme public). Ces dernières semaines, les scènes d'automobilistes stationnés pendant des heures devant les stations d'essence étaient devenues quasi-quotidiennes. Les importateurs ont indiqué que la pénurie au retard pris par la banque centrale dans l'ouverture de nouvelles lignes de crédits, tandis que les responsables politique, dépassés par les événements, l'ont attribué au stockage de grandes quantités par les commerçants et à la contrebande. La crise du pays a été aggravée par le putsch du président Kaïs Saïed qui s'est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021 en limogeant le gouvernement et en suspendant le Parlement. Ces mesures, dénoncées par l'opposition et des ONG comme une dérive autoritaire, suscitent des inquiétudes au sein de la communauté internationale. La Tunisie compte revoir les subventions étatiques aux produits de base qui grèvent considérablement son budget, alors que les dépenses de l'Etat au titre des subventions pourraient atteindre 4,2 milliards de dinars en 2022 contre 3,2 milliards de dinars en 2021 et il devrait dépasser les 5 milliards de dinars en 2023 en raison notamment de l'augmentation des prix de certains produits de base comme le blé provoquée par la guerre en Ukraine.