Le gaz naturel liquéfié (GNL) acheminé depuis l'Espagne via le gazoduc Maghreb Europe (GME) a été suspendu après la décision d'Alger de ne plus approvisionner le Maroc en gaz. Les restrictions algériennes sur les transactions commerciales avec l'Espagne, après la suspension du traité de coopération, ont profondément affecté les entreprises algériennes surtout, selon de nombreux observateurs. Malgré le niet du régime, le gel des domiciliations bancaires de commerce extérieur de et vers l'Espagne est toujours suspendu. Le gouvernement espagnol a accusé publiquement l'Algérie de bloquer la quasi-totalité des échanges commerciaux bilatéraux, à l'exception du gaz. «Nous avons demandé à l'Algérie de poursuivre les tâches de maintenance du gazoduc qui passe par le Maroc, car nous espérons qu'il puisse à un moment rentrer de nouveau en fonctionnement», a déclaré la ministre espagnole de la transition énergétique, Teresa Ribera, dans un entretien au Monde, au moment où le groupe public algérien des hydrocarbures Sonatrach a annoncé avoir signé un contrat avec l'Espagnol Naturgy, pour revoir à la hausse les prix du gaz qu'il lui fournit, en pleine perturbation dans l'approvisionnement de l'Europe en gaz russe en raison de la guerre en Ukraine. Les opérations commerciales au point mort «Malgré les déclarations algériennes disant qu'il s'agissait de fantaisies malintentionnées de la part de l'Espagne, il y a effectivement un blocage des opérations» commerciales bilatérales par l'Algérie, avait affirmé le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares. «Entre juin et juillet, l'arrêt des transactions entre les deux pays a entraîné 235 millions d'euros de manque à gagner pour l'économie espagnole : les exportations vers l'Algérie se sont élevées à 66 millions d'euros en juin et à peine 28 millions en juillet, soit 94 millions d'euros sur les deux mois, contre 329 millions en juin et juillet 2021, selon les statistiques du ministère espagnol du tourisme, de l'industrie et du commerce», citées par Le Monde. L'Union européenne, elle, a alors mis en garde l'Algérie contre les retombées de ces restrictions, considérant qu'elles sont «en violation de l'accord d'Association UE-Algérie, en particulier dans le domaine du commerce et de l'investissement». Madrid a dit constater «une paralysie pratiquement totale des opérations de commerce extérieur avec l'Algérie, aussi bien des importations que des exportations, à l'exception des produits énergétiques», c'est-à-dire du gaz, avait indiqué devant une commission parlementaire la secrétaire d'Etat espagnole au commerce, Xiana Méndez, soulignant qu'il s'agissait d'une «paralysie des flux dans les deux sens». «Par ailleurs, les liaisons aériennes entre les deux pays sont devenues très rares et hors de prix depuis qu'Air Algérie a décidé de ne plus desservir l'Espagne et qu'Alger a refusé à Iberia de reprendre les fréquences pré-pandémie», a ajouté Le Monde.