Sur la base des relations commerciales et du bon voisinage, (mardi) a eu lieu le premier envoi par le gazoduc du Maghreb de GNL (gaz naturel liquéfié) préalablement acquis par le Maroc sur les marchés internationaux et débarqué dans une usine de regazéification espagnole", ont indiqué des sources du ministère espagnol de la Transition écologique. La rupture entre Rabat et Alger a entraîné la coupure de la seule voie d'entrée du gaz dont disposait le Maroc, qui propose des alternatives d'approvisionnement. Et si le Maroc ne dispose pas d'usines de regazéification capables de traiter le gaz naturel liquéfié, il a décidé de se tourner vers le nord pour trouver une option. Fin avril, le régime d'Abdelmadjid Tebboune a menacé de couper l'approvisionnement de l'Espagne si le gaz algérien était acheminé vers le Maroc via GME. Quelques mots que plusieurs médias algériens ont rappelés ce mercredi. «Si l'Espagne décide de réexporter le gaz qu'elle achète à l'Algérie vers des pays tiers, l'Algérie peut rompre le contrat», a déclaré un diplomate algérien. Toutefois, confirmer l'origine du gaz envoyée au Maroc est pratiquement impossible. «Dans les gisements espagnols, tout le gaz, d'origines différentes, est mélangé», ont rapporté des sources espagnoles. L'expédition de gaz vers le Maroc via le tronçon du gazoduc avec Tarifa a nécessité une «adaptation technique» de la part d'Enagás, le gestionnaire espagnol. Le pipeline est conçu pour recevoir et non pour fournir, des travaux ont donc été effectués pour inverser son fonctionnement. «Des sources du secteur expliquent que la connexion fonctionnera selon les règles techniques de l'Union européenne, à travers lesquelles l'Espagne facturera un péage pour le gaz exporté.» L'Algérie a rompu toutes relations avec l'Espagne, sauf en matière énergétique, a-t-on affirmé en Espagne. La secrétaire d'Etat au Commerce, Xiana Méndez, a reconnu ce mercredi au Congrès «une paralysie quasi totale» des opérations commerciales avec l'Algérie, tant à l'importation qu'à l'exportation, à l'exception des produits énergétiques. «Fondamentalement, nous croyons que nous sommes des pays souverains, libres de décider de la politique étrangère, des amis, et nous voulons avoir une relation équilibrée avec l'Algérie comme avec ses voisins», a déclaré Mme Méndez dans le chambre basse.