L'Algérie «a décidé de procéder à la suspension immédiate du Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération qu'elle a conclu le 8 octobre 2002 avec le royaume d'Espagne et qui encadrait le développement des relations entre les deux pays», a indiqué la présidence algérienne début juin. Le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a assuré ce vendredi que l'Espagne transfère à la Commission européenne les plaintes concernant les opérations commerciales bloquées par l'Algérie, car « la politique commerciale est totalement européanisée », des propos rapportés par l'agence EFE. Lors d'une conférence de presse au ministère, Albares a répondu aux questions relatives au blocus algérien qui touche les opérations commerciales avec l'Espagne. En 2021, le royaume a exporté pour 1,88 milliard d'euros vers l'Algérie et importé pour 4,7 milliards d'euros de produits de ce pays, en quasi-totalité (plus de 90%) dans le secteur de l'énergie, principalement du gaz, selon le gouvernement espagnol. Le ministre a reconnu ce jeudi dans une interview à Radio Nacional que « malgré les déclarations algériennes disant qu'il s'agissait d'inventions de la part de l'Espagne, il y a effectivement un blocage des opérations commerciales ». Les protestations des hommes d'affaires affectés par avec le coup d'humeur algérien sont automatiquement transférées à la Commission européenne, qui a averti début juin Alger que le blocage des transactions avec l'Espagne pourrait entraîner une violation de l'accord d'association avec l'UE. Cette semaine, le gouvernement espagnol a accusé jeudi l'Algérie de bloquer la quasi-totalité des échanges commerciaux bilatéraux, à l'exception du gaz, contredisant ainsi les démentis d'Alger, en pleine crise diplomatique avec Madrid. Début juin, l'Association des banques et établissements financiers (ABEF), organisme bancaire clé en Algérie, avait annoncé des restrictions sur les transactions commerciales avec l'Espagne, après la suspension la veille par Alger d'un traité liant les deux pays. Madrid a constaté « une paralysie pratiquement totale des opérations de commerce extérieur avec l'Algérie, aussi bien des importations que des exportations, à l'exception des produits énergétiques », c'est-à-dire du gaz, a indiqué mercredi devant une commission parlementaire la secrétaire d'état espagnole au commerce, Xiana Méndez, soulignant qu'il s'agissait d'une « paralysie des flux dans les deux sens ».