Une note équivoque, surinterprétée par une partie de la presse marocaine, a été exploitée par les relais de l'Algérie et du Polisario, mais qui, à la vérité, ne vaut pas grand-chose. Alors que des médias marocains se sont hâtées à reprendre le contenu d'un document non authentifié de la diplomatie kényane, «qui circule sur les réseaux», plusieurs sources kényanes et marocaines affirment que la valeur de ce document, qui n'est assumée par aucune institution politique officielle kényane, est presque nulle. Le document «n'a aucune valeur réelle», martèlent des sources à Nairoubi. Il s'agit d'une «note verbale interne adressée aux diplomates kenyans à l'étranger», datée du 16 septembre, ayant mentionné que la position du Kenya reste «alignée sur celle de l'Union africaine et des Nations unies». Le document, qui n'a fait surface que 48 heures après, porte la signature du premier secrétaire du ministère des Affaires étrangères, Macharia Kamau. D'après nos informations, M. Kamau a «désavoué» la substance et la teneur de la note qui n'était pas destinée «à être rendue publique». Comme nous l'avions mentionné, le président William Ruto et son ex-concurrent Raila Odinga sont ouverts à de nouvelles relations avec le Maroc, et de rompre avec la ligne de l'ancien Uhuru Kenyatta. D'après nos sources, «il y a des poches de résistance liées à l'ancien président et qui veulent maintenir le statuquo. Sauf que Nairobi, qui siège actuellement au Conseil de sécurité de l'ONU et considérée comme la locomotive économique de l'Afrique de l'Est, veut un avenir constructeur avec le Maroc.» Un tweet du nouveau président kényan, William Ruto, annonçant 14 septembre une rupture des liens diplomatiques de son pays avec la (RASD), a été supprimé quelques heures plus tard, ce qui a poussé les relais propagandistes algériens et séparatistes à disséminer un déluge de fausses informations sur le sujet. L'accession au pouvoir de M. Ruto marquera une rupture majeure avec les politiques de neuf ans de présidence d'Uhuru Kenyatta, soulignent les observateurs. «Le Kenya annule sa reconnaissance de la RASD et prend des mesures pour réduire la présence de cette entité dans le pays», avait écrit William Ruto, mercredi matin sur Twitter, après des discussions avec le ministre marocain des affaires étrangères, Nasser Bourita. Comme nous l'avions annoncé, cette décision doit encore être validée à travers le circuit institutionnel officiel. Cette annonce est intervenue à peine vingt-quatre heures après la cérémonie d'investiture de William Ruto, à Nairobi, à laquelle a assisté le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, dépêché par l'Algérie. Nasser Bourita a remis à M. Ruto un message de félicitations du roi Mohammed VI, a indiqué William Ruto, ajoutant que les deux pays avaient convenu d'améliorer leurs relations, «entre autres dans les domaines du commerce, de l'agriculture, de la santé, du tourisme et de l'énergie». «Le Kenya soutient le cadre des Nations unies comme mécanisme exclusif pour trouver une solution durable au différend», a aussi déclaré le président Ruto sur Twitter, un message assumé. Pour rappel, dans un discours en août, Mohammed VI a appelé les pays partenaires du Maroc à «clarifier» leur position sur la question du Sahara et à le soutenir «sans aucune équivoque». Ce dossier est «le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international», a pointé le souverain.