Le Parlement grec a créé lundi 29 août une commission d'enquête spéciale chargée de faire la lumière sur le scandale des écoutes qui secoue le gouvernement conservateur. Une majorité de 142 députés sur les 299 présents ont voté en faveur d'une enquête sur la mise sur écoute du socialiste Nikos Androulakis, chef du Pasok-Kinal – le troisième parti du parlement grec – et député européen. Aucun vote contre n'a été enregistré, et les 157 parlementaires du parti Nouvelle démocratie, au pouvoir, se sont abstenus, selon le président du Parlement, Costas Tassoulas. Courant depuis l'an dernier, le scandale a explosé fin juillet lorsque Nikos Androulakis a déposé une plainte dénonçant une tentative de surveillance de son téléphone portable via le logiciel espion Predator. Quelques jours plus tard, le premier ministre Kyriakos Mitsotakis, évoquant «une erreur», était contraint de reconnaître que Nikos Androulakis avait également été surveillé par les services de renseignement grecs avant qu'il ne devienne chef de son parti l'an dernier. Auparavant, le gouvernement avait passé des mois à se défendre contre les accusations de mise sur écoute portées par deux journalistes grecs, l'un d'eux assurant également avoir été espionné à la fois par Predator et les renseignements grecs. Les révélations de l'écoute de Nikos Androulakis ont entraîné début août deux démissions dans l'entourage de Kyriakos Mitsotakis, celle du chef du renseignement (EYP) Panagiotis Kontoleon et d'un proche conseiller du premier ministre. Ce dernier assure qu'il n'avait pas été informé de la surveillance par les services secrets de Nikos Androulakis, qu'il a qualifiée de «politiquement inacceptable» même si elle est techniquement légale. L'affaire a affaibli Kyriakos Mitsotakis, qui espère être réélu l'an prochain. Selon un sondage réalisé au cours du week-end, l'écart entre la formation au pouvoir et le parti de gauche Syriza s'est réduit à 6,3 points de pourcentage, alors qu'il était à deux chiffres en juin.