La Commission européenne a trouvé des « indices » supposant le piratages de ses employés par le logiciel d'espionnage Pegasus. Trois pays européens ont été questionnés à ce sujet. Parmi les personnes visées par des tentatives de piratages, le commissaire à la Justice Didier Reynders qui a affirmé avoir reçu en novembre 2021 une alerte d'Apple l'informant du possible piratage de son smartphone par le logiciel Pegasus, conçu par la société israélienne NSO Group. Cette notification, d'autres membres de la Commission européenne ont affirmé l'avoir reçue également. « Plusieurs vérifications d'appareils ont conduit à la découverte d'indices de piratage », indique une lettre adressée à la députée européenne Sophie in't Veld, rapporteure de la commission d'enquête du Parlement européen sur l'utilisation de Pegasus et d'autres logiciels espions contre des journalistes, des personnalités politiques ou des acteurs de la société civile. Le contenu de la lettre ajoute qu' »il est impossible d'attribuer ces indices à un auteur spécifique de façon certaine ». Le courrier daté du 25 juillet et que l'Afp a pu voir, indique qu'une enquête a été ouverte dans ce sens, mais qu'elle n'a pas « confirmer que Pegasus avait réussi à infecter les appareils, personnel ou professionnel, du commissaire » à la Justice, pour le moment. L'enquête se poursuit encore. La maison mère du logiciel Pegasus, la société israélienne NSO, a indiqué pour sa part être prête à « coopérer à toute enquête pour établir la vérité », selon un porte-parole de l'entreprise. Trois pays ont été contactés par courrier par la Commission, il s'agit de la Hongrie et la Pologne et de l'Espagne. La Commission s'est inquiétée de leur utilisation du logiciel Pegasus, évoquant le respect des règles européennes sur la protection de la vie privée. Deux pays ont répondu, la Hongrie et la Pologne, en expliquant que l'utilisation de ce logiciel relevait de la « sécurité nationale » et non de la législation européenne. Un autre pays européen pourrait s'ajouter sur la liste des pays européens confirmés utilisant le logiciel Pegasus ou un logiciel espion similaire. C'est le cas de la Grèce où un eurodéputé grec et chef du parti d'opposition socialiste, Nikos Androulakis, a porté plainte cette semaine auprès de la Cour suprême grecque pour une « tentative » d'espionnage sur son téléphone par Predator, un logiciel espion similaire à Pegasus.