L'ex-chef de l'Etat tunisien Moncef Marzouki, opposant au président Kaïs Saïed et qui vit actuellement en France, a émis une drôle d'analyse sur la crise Maroc-Tunisie. Moncef Marzouki, l'ex-président tunisien (2011-2014) qui réside à Paris, s'est exprimé sur la crise diplomatique qu'a provoquée Kais Saied depuis qu'il a accueilli le chef du Front Polisario avant un forum Japon-Afrique. Tout en condamnant «un acte nocif qui heurte de front les intérêts de la Tunisie», et un communiqué «déconcertant et surréaliste» de la diplomatie tunisienne, Moncef Marzouki s'est abandonné ensuite à une interminable digression qui met dos à dos l'Algérie et le Maroc, réduisant la folie meurtrière du régime algérien à de simples «faux calculs politiciens». L'ancien président a employé des expressions que plus personne n'évoque telles que «l'intégration maghrébine», «les relations intermaghrébines», «la bilatéralisation des relations» sans jamais mentionner l'essentiel : (I) c'est l'Algérie qui avait rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc avant un an, une décision «complétement injustifiée» dont «les prétextes fallacieux, voire absurdes, qui la sous-tendent» ont été rejetés par le Maroc, (ii) Brahim Ghali est arrivé en Tunisie à bord d'un avion affrété par la présidence algérienne, un détail qui marque la compromission du régime algérien et de l'actuel régime tunisien, (iii) L'Algérie a tenté ces dernières d'années d'imposer la présence du Polisario dans toutes les éditions de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (Ticad), co-organisée avec l'ONU, la Banque mondiale et l'Union africaine, et ce malgré le refus du Japon et en contournant toutes les dispositions légales. Là où Marzouki s'égare gravement, c'est quand il sert à son insu la propagande du régime algérien en mettant en cause la reprise des relations entre le Maroc et Israël, une affaire purement souveraine pour Rabat. La junte au pouvoir en Algérie indique sans cesse que des «manœuvres étrangères » visent à déstabiliser le pays, pointant du doigt Israël, et ce depuis la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara. Un argument destinée à faire diversion aux problèmes intérieurs qui travaillent l'Algérie. Un pays où les crises intérieures et extérieures se succèdent comme pour rappeler sans cesse tout ce qu'il a de précaire. D'où parlez-vous, M. Marzouki L'ex-président tunisien Moncef Marzouki, faut-il le rappeler, a été condamné en 2021 in absentia à quatre ans de prison. Des médias locaux ont affirmé que Moncef Marzouki a été reconnu coupable d'avoir «porté atteinte à la sûreté de l'Etat à l'étranger» et de lui avoir causé un «préjudice diplomatique». Fin de la même année, un juge tunisien avait émis un mandat d'amener international contre lui et a été déclaré «parmi les ennemis de la Tunisie». Toutes les sorties de l'ex-président tunisien doivent être scrutées à l'aune de sa violente opposition au régime de Saied. Moncef Marzouki, 77 ans, est un grand défenseur du plan d'autonomie marocain et de l'intégration maghrébine, mais il a vu son image troublée du fait notamment de son alliance très discutable avec Ennahdha,– parti d'inspiration islamiste.