Appelé à commenter la décision marocaine de normaliser ses relations diplomatiques avec Israël, l'ancien ministre tunisien des Affaires étrangères, Ahmed Ounaies, s'est dit «surpris mais pas négativement» par cette annonce. Sur les ondes de la radio tunisienne IFM TV, Ahmed Ounaies, diplomate, politologue et ancien ministre tunisien affirme avoir été «surpris (par la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël) mais pas d'une façon négative». «Il ne faut pas que l'on voie tout cela d'un mauvais œil, car le grand Maghreb est encore ouvert», affirme le ministre, soulignant que «le Maroc a dû inverser la tendance, car il est en guerre depuis 45 ans», pour récupérer son territoire.
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Le royaume a pris une décision «rapide et surprenante», qui s'explique par la conjoncture internationale et régionale, poursuit le diplomate. D'ailleurs, le Maroc a réussi cette manœuvre sous la présidence de Donald Trump, «une aubaine car même si le président n'a pas été réélu, le Maroc a pu arracher cette reconnaissance à un pays qui dispose du droit de veto», souligne-t-il. «L'Algérie joue avec le feu» Questionné sur le fameux projet d'un Maghreb unifié, Ahmed Ounaies pointe du doigt de la culpabilité de «ceux qui jouent avec le feu», qui ne sont que l'Algérie et son régime militaire, affirme-t-il. «L'Algérie s'est retournée contre le Maroc et la Tunisie (...) elle a entrepris une guerre contre ses voisins», affirme le ministre, relevant que «l'Algérie a réussi à nous piller des centaines de kilomètres de notre territoire au Sahara». C'était sous Habib Bourguiba, explique l'ancien ministre, mais lorsqu'ils ont tenté avec le Maroc, «Hassan II ne s'est pas plié», poursuit-il.
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«Nous souffrons tous actuellement du régime algérien et ce sont les Algériens eux-mêmes qui en souffrent le plus», déplore le diplomate. Des propos qui font écho à ceux tenu il y a quelques semaines par l'ancien président tunisien Moncef Marzouki, pour qui le blocage du dossier du Sahara par l'Algérie entrave le «rêve d'un Maghreb uni». Ce dernier disait également espérer qu'un changement de leadership en Algérie se produise pour trouver une solution à ce dossier, dont la plus probante est celle proposée par le Maroc.