L'accord pour un accroissement des volumes de gaz livrés à la France est une idée peu agréable pour les responsables algériens, prétextant que les apports supplémentaires en gaz naturel ou gaz naturel liquéfié (GNL) restent tributaires de la «disponibilité de volumes excédentaires.» Le premier déplacement du président français Emmanuel Macron en Algérie depuis 2017 espère aplanir les relations difficiles entre les deux pays, mais Paris, qui cherche à sécuriser des approvisionnements supplémentaires en gaz, est confronté à la mauvaise volonté des autorités algériennes, ont affirmé des sources européennes, affirmant qu'il est peu probable que le président français revienne avec la seule chose pour laquelle les dirigeants européens parcourent le globe : des engagements pour des approvisionnements alternatifs en gaz naturel liquéfié. Il est peu probable que l'Algérie ait une offre excédentaire à offrir à la France, affirment plusieurs médias européens. Récemment, la société nationale algérienne d'hydrocarbures Sonatrach et le français Engie ont signé un accord qui revalorise les tarifs de vente de gaz en vigueur de onze ans. Si l'Elysée n'a pas tardé à souligner que le gaz ne serait pas une priorité, la pertinence de la question énergétique de la France a été soulignée par la présence de Catherine MacGregor, PDG d'Engie, dans l'avion présidentiel. Selon les chiffres du Trésor français, les importations de combustibles fossiles algériens ont bondi de 87 % entre 2021 et le premier trimestre 2022. Les importations de gaz naturel ont même connu une augmentation de 168 % sur la période. «L'Algérie est un pays qui vit d'une rente sans fin, qui n'attire pas les investisseurs et qui ne fait aucun effort pour moderniser les infrastructures de production et anticiper les besoins», a affirmé une source proche du dossier. Le porte-parole du gouvernement français, Olivier Veran, a déclaré mercredi aux journalistes que la crise énergétique «fera partie des thèmes sur la table, bien sûr» lors de la visite de Macron. Les relations diplomatiques ont connu une violente secousse fin 2021 après que Macron aurait remis en question l'existence de l'Algérie en tant que nation avant que la France n'envahisse le pays en 1830, et a accusé la junte au pouvoir de réécrire l'histoire. En réponse, l'Algérie a retiré son ambassadeur de France. Le ton de Macron a cependant changé lorsque la junte militaire vieillissante qui gouverne l'Algérie depuis l'indépendance ont tenté d'endiguer les manifestations de masse en faveur de la démocratie. Il a accusé le « système politico-militaire » algérien d'être « fatigué » et d'attiser « la haine envers la France ». La France a également réduit de moitié le nombre de visas accordés aux Algériens – ainsi qu'aux Tunisiens et aux Marocains – après que leurs gouvernements ont refusé de faciliter le retour des ressortissants vivant en France avec de manière illégale.