L'Algérie continue de se débattre dans une crise politique, économique et sociale sans précédent et la situation de semble guère s'améliorer si l'on en croit le site algérien « Tout Sur l'Algérie » (TSA). Une autre mauvaise nouvelle pour l'économie algérienne vient cette fois-ci de l'agence internationale de l'énergie (AIE) qui a publié, ce jeudi 11 août, son rapport mensuel sur la situation du marché pétrolier et ses perspectives. Il en ressort une baisse de la demande prévue en 2017 à 1,2 million de barils par jour (bpj), contre 1,4 million de bpj en 2016, selon les dernières estimations de l'AIE. Selon la meme source, les prix du baril resteront « sous pression » en 2017, à cause d'une hausse prévue de la production mondiale et d'une demande encore trop molle pour soutenir les cours, ce qui n'arrange aucunement l'Algérie. Une mauvaise nouvelle qui vient ainsi s'ajouter à une série d'informations négatives, souligne TSA selon lequel, le pays fait face à une crise multiforme que ce soit sur le plan social, politique ou économique. Les rapports alarmistes s'empilent TSA cite en outre un rapport publié récemment par la Gendarmerie nationale qui s'inquiète de la «situation sociale préoccupante ». À plusieurs reprises, ce corps des forces de sécurité rappelle les « foyers de tensions » et les « contestations à caractère social », citant le « revêtement des routes », « l'alimentation en eau potable », le « raccordement au réseau du gaz et de l'électricité et la distribution des logements sociaux » comme causes principales, indique TSA. Les institutions de Bretton Woods s'inquiètent « poliment » De leur côté, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM) évoquent les difficultés qui attendent l'Algérie dans les mois et années à venir. Pour la énième fois, poursuit TSA, le FMI distille des conseils au gouvernement algérien. Des suggestions qui s'imposent comme des évidences depuis des années. Mais le fait que le FMI répète sans cesse les mêmes choses témoigne du fait que les réformes entreprises ces dernières années sont, au mieux, insuffisantes. En réalité, aucune réforme sérieuse n'a été engagée. Les réserves de change fondent plus vite que prévu De son côté, la Banque mondiale a récemment émis des projections quant à l'évolution des réserves de change du pays. De 194 milliards de dollars en 2013, elles devraient atteindre 108 milliards de dollars à la fin de l'année en cours, selon les estimations de la Banque mondiale. Cela dit, les réserves de change devraient sérieusement plonger dans les prochains mois, à mesure que les termes de l'échange se dégradent pour l'Algérie : le pays ne disposerait plus que de 60 milliards de dollars à l'horizon 2018. Ceci révèle une accélération de la fonte et une sollicitation accrue de ces précieuses réserves. Aucune dynamique sérieuse de réformes Pour la première fois depuis plusieurs années, le gouvernement a pris des mesures intéressantes dans la Loi de finances 2016. C'est le cas de la hausse des prix de l'énergie (carburants, électricité, gaz). Cela dit, le gouvernement ne va pas assez loin, selon la majorité des experts. Sans doute tétanisé par la perspective de prendre des mesures impopulaires et potentiellement difficiles à faire passer d'un point de vue social, les dirigeants se contentent, pour l'instant d'apporter des modifications marginales à la politique économique (et sociale) du pays. Le péril budgétaire En fin de compte, le principal défi de l'Algérie consiste à rééquilibrer son budget et sa balance commerciale. Une tâche titanesque, tant les déficits sont colossaux : un trou de 30 milliards de dollars dans le budget de 2016 et une balance commerciale déficitaire de près de 26 milliards de dollars en 2015, constate TSA. Pire, les rentrées fiscales sont amenées à s'amenuiser d'ici l'année prochaine. Comme une bombe à retardement, les impôts des sociétés notamment seront réduits avec l'impact de la crise sur leur activité. Etant donné que l'Etat perçoit les revenus fiscaux avec un décalage d'un an, les finances publiques n'ont pas encore ressenti le choc. Mais les impôts de 2016, perçus en 2017, refléteront un sérieux ralentissement de l'activité, conclut la même source.