Les algériens expriment de plus en plus leur inquiétude au sujet de l'avenir de leur pays, et la presse locale s'en fait l'écho. Le site Tout sur l'Algérie (TSA), sous le titre: « cinq raisons de s'inquiéter », fait aujourd'hui un tour d'horizon de tout ce qui ne va pas dans le pays, sur les plans économique et politique, à commencer par la forte baisse du prix du baril qui est tombé cette semaine sous les 30 dollars. En Algérie on le sait, l'or noir est le vrai moteur de l'économie: il représente 97% des recettes d'exportation et 60% des recettes budgétaires. C'est dire l'importance de l'impact d'une baisse de la valeur du Brent sur le marché international. Pour TSA, « l'Algérie se dirige vers la catastrophe » et la situation laisse « entrevoir le pire pour l'avenir du pays ». Premier constat: les caisses de l'Etat sont vides. Avec un déficit commercial pour l'année 2015 qui s'est établi à 13.7 milliards de dollars et des réserves de change qui ont fondu de près de 30 milliards de dollars, l'économie est au plus mal. L'Algérie ne dispose plus que 27 milliards de dollars d'épargne, ce qui, selon TSA, ne sera pas suffisant pour couvrir les dépenses d'ici la fin de l'année. Même chose en ce qui concerne la capacité d'attirer des investisseurs étrangers. Selon TSA, ils sont absents parceque « répugnés par la lourde législation et par l'arrogance qu'affichait le pouvoir durant les années fastes, et qu'il continue d'afficher jusqu'à ce jour ». A la crise économique s'ajoute la crise politique. Pour TSA, « l'absence du Président de la scène publique pour cause de maladie restait gérable lorsque les cours du pétrole étaient au-dessus de 100 dollars ». Un luxe qui n'est plus d'actualité, dans un pays où on a « jamais eu autant besoin d'un président actif pour tenter de sauver le navire ». Et ce serait aussi à cause de Abdelaziz Bouteflika que l'Algérie serait « sans aucun cap » aujourd'hui, d'autant plus que le Premier ministre Abdelmalek Sellal est jugé trop discret, voir, incapable d'asseoir son autorité. Enfin, toujours selon TSA, la principale inquiétude au vu de la situation en Algérie concerne la paix sociale, dans un pays où se tenaient la semaine dernière encore des manifestations contre la « vie chère ». Pour TSA l'équation est simple: jusque là, pour se maintenir, le pouvoir a acheté la paix sociale avec l'argent de la rente pétrolière, à coup de subventions et de grands projets, pendant que la corruption a continué de prospérer ce qui, pour le site algérien, a fait perdre le goût et la valeur de l'effort « au profit du gain facile et de la prédation ».