Les responsables algériens tentent de concurrencer leurs homologues Marocains sur l'Afrique, mais ils s'y prennent si mal que même leur propre presse leur tombe dessus. Preuve éclatante de la maladresse d'Alger, ce qu'il vient de se passer au Forum africain d'investissements et d'affaires. Coïncidant avec la nouvelle tournée du Roi Mohammed VI en Afrique de l'est, cet événement n'en a pas été un. Dès son ouverture, le 3 décembre, ce Forum a foiré. Et c'est par le Premier ministre algérien que le scandale est arrivé. Abdelmalek Sellal a quitté la salle où se déroulait la séance d'ouverture en plein discours de Ali Haddad, président du Forum des chefs d'entreprises (FCE, patronat algérien). Les autres membres du gouvernement qui étaient présents ont suivi leur chef. D'autres participants en ont fait de même. « L'incident est d'autant plus grave qu'il est intervenu lors d'un sommet consacré à l'investissement en Afrique, un sujet devenu un enjeu de taille pour l'Algérie », écrit TSA (Tout sur l'Algérie). Ce site explique, citant une source proche de l'organisation, que Sellal a voulu par ce geste protester contre l'attitude d'Ali Haddad, ce dernier ayant pris la parole alors que son tour n'était pas encore arrivé, grillant la politesse à deux ministres, dont le tout-puissant ministre d'Etat Ramtane Lamamra. L'attitude de Sellal a montré au grand jour l'intense guerre larvée qui divise les cercles politique et économique en Algérie. C'est le constat dressé par le Matin d'Algérie qui analyse les faits sous ce titre : Le forum africain de l'investissement d'Alger tourne à la polémique. « Ce premier forum africain des investissements et des affaires aura tenu ses promesses. Il a montré les luttes sourdes qui traversent les clans aux affaires », peut-on lire sur ce site. Et de conclure : « Mauvais départ donc pour Ali Haddad et les patrons algériens qui avaient l'ambition de partir à la conquête de l'Afrique. Ce premier forum aura été une belle démonstration des ambitions étroites dont se nourrissent certains hommes d'affaires et leur incapacité à avoir une vision à la hauteur de l'Afrique. » En vérité, au-delà d'un quelconque malentendu, il est clair qu'un tel Forum n'a aucune chance de réussir en Algérie puisqu'il ne repose sur aucune réalité économique. D'où d'ailleurs, l'absence, le 3 décembre à Alger, de personnalités, dont la présence était pourtant annoncée, comme le président de la BAD ou encore l'homme d'Affaires nigérian Aliko Dangote. Ce dernier ne pouvait pas manquer la visite du Roi Mohammed VI à son pays.