Les chefs d'Etat et de gouvernements de l'Afrique de l'Ouest ont décidé de fermer les frontières avec le Mali. Seuls les produits de première nécessité pourront continuer à circuler. Les autorités guinéennes ont déclaré se dissocier de la décision des dirigeants ouest-africains réunis à Accra de fermer les frontières avec le Mali et de mettre le pays sous embargo, afin de sanctionner le pouvoir militaire qui veut, selon eux, se maintenir au pouvoir sans élection pendant des années. «Le CNRD tient à informer l'opinion nationale et internationale que la République de Guinée n'a en aucune façon été associée à la décision du quatrième sommet extraordinaire des chefs d'Etat de la CEDEAO en date du 9 janvier 2022 relatives aux sanctions prises contre la république sœur du Mali», ont annoncé les autorités guinéennes. Les chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), siégeant à huis clos dans la capitale ghanéenne, ont réagi vigoureusement au projet de la junte, arrivée au pouvoir en août 2020, de continuer à diriger le pays jusqu'à cinq années supplémentaires, et au manquement de la part des colonels à l'engagement d'organiser, le 27 février, l'élection présidentielle et les législatives qui auraient ramené des civils à la tête du pays. «Le Comité national du rassemblement pour le développement, a réaffirmé que les frontières aériennes, terrestres et maritimes de la République de Guinée resteront toujours ouvertes à tous les pays frères, conformément à sa vision panafricaine», a-t-on indiqué. «La République de Guinée réitère sa volonté de respecter et d'appliquer les conventions, accords et traités bi et multilatéraux auxquels elle est partie», a ajouté le communiqué lu par la porte-parole du CNRD. La Cédéao a décidé de fermer les frontières avec le Mali au sein de l'espace sous-régional et de suspendre les échanges commerciaux autres que les produits de première nécessité, annonce un communiqué lu à l'issue du sommet. Elle a aussi décidé de couper ses aides financières et de geler les avoirs du Mali à la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO). Les pays membres vont rappeler leurs ambassadeurs au Mali, théâtre de deux coups d'Etat militaires depuis 2020 et en proie à une profonde crise sécuritaire. La Cédéao avait déjà suspendu le Mali de ses organes de décision et imposé un gel de leurs avoirs financiers et une interdiction de voyager à 150 personnalités, coupables, selon elle, de faire obstruction aux élections. Ces sanctions restent en vigueur. Lors d'un sommet le 12 décembre, l'instance avait brandi la menace de sanctions « économiques et financières » supplémentaires. Mais la situation appelait de sa part des décisions délicates, l'exposant au risque de braquer les Maliens contre elle, disent les analystes.