Les Etats membres de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), réunis jeudi en sommet extraordinaire à Accra, ont décidé le maintien de la suspension de la République de Guinée de toutes les instances de l'organisation sous-régionale et réclamé la tenue des élections dans un délai de six mois. Les Chefs d'Etat et de Gouvernement de la Cédéao ont décidé de maintenir la suspension de la Guinée de toutes les instances de cette organisation jusqu'à la restauration de l'ordre constitutionnel, indique un communiqué de la Cédéao publié sur son site, au terme d'un sommet extraordinaire tenu jeudi à Accra sous la présidence de Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, président de la République du Ghana, Président en exercice de la Conférence. Les dirigeants de l'Afrique de l'Ouest ont également réclamé la tenue, dans un délai de six mois, des élections présidentielle et législatives pour la restauration de l'ordre constitutionnel en Guinée, ajoute le communiqué. La même source précise que les Etats membres ont décidé de mettre en œuvre des sanctions ciblées conformément aux protocoles de la Cédéao, impliquant l'interdiction de voyage des membres du Comité national de rassemblement et développement (CNRD), ainsi que des membres de leurs familles et le gel de leurs avoirs financiers. Ils ont également décidé l'interdiction aux membres du CNRD d'être candidats à l'élection présidentielle. Les Etats membres de la Cédéao ont, d'autre part, appelé l'Union Africaine, les Nations Unies, ainsi que les partenaires au développement à endosser les décisions prises et à accompagner la restauration de l'ordre constitutionnel en République de Guinée. Ils ont aussi réitéré leur ferme condamnation du coup d'Etat du 5 septembre et réaffirmé leur exigence pour la libération immédiate et sans condition du président déchu Alpha Condé, rappelant encore qu'ils tiennent les membres du CNRD pour responsables individuellement et collectivement de l'intégrité physique du Président déchu Alpha Condé, selon le communiqué. Par ailleurs, concernant la situation au Mali, les participants à ce sommet affirment qu'ils demeurent "très préoccupés par la lenteur dans la préparation des élections prévues dans cette République pour fin février 2022" et réitèrent leur demande pour "un respect strict" du calendrier de la transition devant conduire à la tenue effective des élections dans le délai non négociable de février 2022. A cet effet, les chefs d'Etat de la Cédéao ont " demandé aux autorités de la transition de soumettre au plus tard à la fin du mois d'octobre 2021, le chronogramme devant conduire aux étapes essentielles pour les élections de février 2022", poursuit le texte. Ils soulignent aussi que "seules les réformes nécessaires pour la tenue des élections à la date indiquée devraient être mises en œuvre" et annoncent des "sanctions ciblées contre tous ceux dont les actions impactent négativement sur le calendrier de la transition tel qu'arrêté par les Chefs d'Etat et de Gouvernement de la CEDEAO", selon le communiqué. Ces sanctions incluraient notamment l'interdiction de voyage pour ces personnes et leur famille et le gel de leurs avoirs financiers. A cet effet, la Conférence "demande au Président de la Commission de la CEDEAO de compiler et soumettre la liste des individus et groupes d'individus concernés", précise le texte. Le sommet a "condamné fermement les arrestations continues ainsi que l'incarcération de leaders politiques et anciens dignitaires par les autorités de la transition" et demande "leur traitement judiciaire conformément à l'état de droit et au respect des droits de l'homme". Au plan sécuritaire, note le communiqué, la Conférence "dénonce fermement la volonté des autorités de la transition d'engager des compagnies de sécurité privées au Mali" et se dit "très préoccupée par les conséquences certaines sur la détérioration de la situation sécuritaire au Mali et dans l'ensemble de la région".