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Algérie : «La Banque Mondiale démolit les théories complotistes propagées par le régime algérien concernant les feux de forêts», selon le journal Algérie Part
Le dernier Rapport de suivi de la situation économique de l'Algérie, réalisé par la Banque Mondiale, « démolit radicalement les théories complotistes du régime algérien », souligne le média « Algérie Part ». Le régime algérien « impute régulièrement le déclenchement des feux de forêt à des groupes politiques de l'opposition algérienne -soutenue- et -financée- (..) par des puissances étrangères ou des pays hostiles à la stabilité de l'Algérie », déplore le média algérien. Cette théorie « complotiste » a été battue en brèche par l'expertise présentée par le dernier rapport de la Banque Mondiale qui a décortiqué et profondément décrypté l'extrême fragilité de l'Algérie face aux risques très élevés de déclenchement des catastrophes naturelles en général et des feux de forêt en particulier, a fait observer la même source. Dans ce sens, a-t-elle ajouté, plus de 99 % des zones boisées d'Algérie sont confrontées à un risque d'incendie moyen ou élevé. « Le nombre de départs de feu augmente depuis 2010 et la période de surveillance et de mobilisation des services de lutte contre les incendies de forêt a été allongée depuis les incendies de 2016 et 2020 », a relevé la même source qui précise que les pertes annuelles sont estimées entre 15 et 19 millions dollars. En 2020, l'indemnisation versée aux victimes s'élevait à environ 6 millions de dollars, a indiqué le même rapport d'après lequel « l « Algérie est également exposée à de nombreux autres risques climatiques ». Cité par « Algérie part », le rapport explique ces risques par des considérations purement climatiques ou socio-économiques liées essentiellement à la mauvaise gestion du pays sur le plan de l'aménagement du territoire et de la protection de l'environnement. Selon le même document, les périodes récurrentes de sécheresse intense qui ont commencé en 1977 constituent une menace pour les ressources hydriques déjà rares du pays. L'érosion des sols affecte plus de 13 millions d'hectares du territoire national, qui perd chaque année près de 400.000 ha, fait-il savoir, précisant que la désertification menace plus de 17 millions d'hectares dans les zones de steppes. L'érosion côtière entraîne des coûts directs à hauteur de 313 millions de dollars par an (0,2 % du PIB). Le média note que « dans ce rapport qui a soulevé l'ire du régime algérien pour la simple raison qu'il déconstruit totalement ses mensonges et sa propagande infligée à sa propre population pour passer sous silence ses torts dans la mauvaise gouvernance du pays », la Banque Mondiale relève que les zones urbaines sont particulièrement exposées aux catastrophes naturelles. D'après la même source, 86 % de la population vivait en 2008 dans les villes et la population urbaine devrait doubler d'ici 2030, alors que neuf Algériens sur dix vivent dans les régions côtières du Nord, qui ne représentent que 12,6 % du territoire national. « Cette situation a entraîné la prolifération et la marginalisation de quartiers informels, la construction de logements de fortune, ainsi que la congestion des transports, la pollution et la vulnérabilité aux risques majeurs », déplore le rapport, qui fait observer qu'Alger, la capitale, est particulièrement vulnérable aux risques climatiques, en particulier les tremblements de terre et les inondations, et aux impacts des changements climatiques en raison de sa forte densité de population, de son taux d'urbanisation élevé et de sa situation géographique. La même source rappelle ainsi les conséquences inquiétantes du boom démographique en Algérie qui est accompagné par une très mauvaise gestion de l'urbanisation du pays. La wilaya d'Alger, qui compte 8 % de la population algérienne, est exposée aux tremblements de terre, aux tsunamis, aux inondations, à l'érosion côtière, aux glissements de terrain et aux pénuries d'eau, détaille la banque mondiale, qui relève que 53 % des zones les plus densément peuplées d'Alger risquaient d'être inondées en 2021. « En termes d'infrastructures essentielles, 42 % des grands axes routiers, 19 % des écoles, 21 % des hôpitaux et 41 % des casernes de pompiers de la capitale sont situés dans des zones exposées à des risques d'inondation' », met-elle en garde, précisant que les bidonvilles et la Casbah sont les plus vulnérables à l'activité sismique. D'après « Algérie part », ces conclusions ont clairement démenti les « théories complotistes et funestes du régime et établissent plus que jamais sa responsabilité dans le déclenchement des sinistres naturels ». Une meilleure gestion de l'urbanisation du pays, une répartition plus juste de la population sur le vaste du territoire national, une autre stratégie d'exploitation de ce territoire et plus saine gouvernance de l'urbanisation sont aujourd'hui de véritables urgences pour permettre à l'Algérie de s'adapter aux défis climatiques qui menacent sa stabilité et sa sécurité nationale, insiste le média, indiquant qu'au lieu de se consacrer à ce crucial travail, le régime algérien préfère accuser des pays voisins et des groupes politiques pour leur faire porter le chapeau de tous ses échecs.