Les secouristes tentent de fournir de l'eau et de la nourriture aux îles dévastées par le typhon, qui a balayé le centre et le sud de l'archipel jeudi et vendredi. Au moins 109 personnes ont été tuées aux Philippines pendant le passage du typhon Rai, le plus puissant à frapper le pays cette année, selon des décomptes officiels publiés dimanche 19 décembre, alors que les secours tentent de fournir eau et nourriture aux îles dévastées. Le gouverneur de l'île touristique de Bohol (centre), Arthur Yap, a annoncé que 73 personnes avaient péri dans sa province, selon les données communiquées par les maires. Dans les îles Dinagat, le responsable chargé de la presse pour la province, Jeffrey Crisostomo, a annoncé dix autres morts. Ceci porte à 109 le nombre de décès déclarés, selon les derniers chiffres officiels, ce qui fait de Rai l'un des typhons les plus meurtriers de ces dernières années aux Philippines. Le bilan pourrait s'alourdir à mesure que les équipes de secours atteindront les zones dévastées. Le typhon, accompagné de vents ayant atteint 195 kilomètres à l'heure (km/h), a traversé le centre et le sud des Philippines jeudi et vendredi, faisant s'envoler des toits, arrachant des poteaux électriques et coupant les communications, avant de s'éloigner samedi en mer de Chine méridionale. Des photos aériennes rendues publiques par l'armée ont montré des dégâts considérables dans les régions traversées. Quelque 300 000 personnes ont dû fuir leur domicile. «La route sera longue et difficile» Des milliers de militaires, de policiers et de pompiers ont été déployés dans les zones les plus touchées pour participer aux opérations de recherche et de secours. Des navires de l'armée et des garde-côtes ont été envoyés sur place pour apporter de l'eau, de la nourriture et des médicaments. Des engins lourds sont arrivés pour dégager les routes barrées par des arbres et des poteaux électriques. «La route sera longue et difficile pour que les gens puissent reconstruire et reprendre leur vie en main», a déclaré Alberto Bocanegra, responsable de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge aux Philippines. L'organisation a lancé un appel pour récolter 20 millions de francs suisses (19,3 millions d'euros) afin de financer les secours d'urgence et la reconstruction. Un survol des zones affectées a montré «très clairement que [les Philippins avaient] grandement souffert en matière d'habitations détruites et de pertes agricoles», a déploré M. Yap. Des milliers de litres d'eau ont été livrés après que des coupures de courant ont perturbé les stations de remplissage d'eau, a-t-il ajouté. Vingt tempêtes tropicales par an Les îles de Siargao, Dinagat et Mindanao ont aussi subi d'importantes destructions. Des images aériennes diffusées par l'armée montrent des dégâts sévères dans la ville de General Luna, sur l'île de Siargao, où surfeurs et vacanciers avaient afflué pour les fêtes de fin d'année, avec des toits arrachés et des débris jonchant le sol. Dans les îles Dinagat, les dommages sont « équivalents, si ce n'est pires », à ceux causés par le supertyphon Haiyan en 2013, selon la gouverneure de la province, Arlene Bag-ao. Haiyan, appelé Yolanda aux Philippines, a été le cyclone le plus meurtrier dans le pays, faisant 7 300 morts. Dans la ville de Surigao, à l'extrémité nord de l'île de Mindanao, des éclats de verre provenant de fenêtres brisées, des tôles ondulées de toiture, des lignes électriques et d'autres débris étaient éparpillés dans les rues. Rai a traversé les îles à 150 km/h, déversant des pluies torrentielles, déracinant des arbres et détruisant les structures en bois. Il a atteint samedi la mer de Chine méridionale et se dirigeait vers le Vietnam. Rai est un typhon particulièrement tardif dans la saison. La plupart des cyclones tropicaux dans l'océan Pacifique se forment entre juillet et octobre. Les scientifiques préviennent depuis longtemps que les typhons deviennent de plus en plus puissants, se renforçant à mesure que le réchauffement climatique provoqué par l'homme s'accélère. Les Philippines, classées parmi les pays les plus exposés au changement climatique, sont balayées par près de vingt tempêtes tropicales ou typhons chaque année qui détruisent généralement récoltes, habitations et infrastructures dans des régions déjà pauvres.