Zakaria Mouni est soupçonné d'avoir voulu extorquer de l'argent au Maroc en échange de cesser ses actions agitatrices. Lors d'un entretien fleuve accordé à Dounia Filali, il se contente d'éluder la gravité des informations récoltées contre lui. Comment ces associations (ACAT, Amnesty, FIDH, LDH, HRW ou encore AMDH) ont pu soutenir toutes ces années «un malfaiteur qui a eu le loisir de perpétrer à la suite les uns des autres toute une variété de délits plus ou moins condamnables» ? L'affaire de «Zacharie (dit Zakaria) Moumni» a connu un extraordinaire rebondissement ces derniers jours. Celui qui avait été inculpé en octobre 2010 par la justice marocaine dans une affaire d'escroquerie, puis libéré après dix-huit mois de détention n'a jamais été «séquestré ou torturé» dans le pays, avait affirmé l'ex-capitaine de l'armée Mustapha Adib. Abdellatif Hammouchi, le patron de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) du Maroc, n'a donc aucun lien avec les allégations de Zakaria Moumni, éphémère pratiquant de kickboxing aujourd'hui soupçonné de «tentative d'extorsion et chantage» envers le Maroc. Le 13 décembre, lors d'un entretien accordé à la vidéaste sulfureuse Dounia Filali, Zakaria Filali est apparu comme un inventeur maniaque qui n'accepte pas le démenti brutal des images de son méfait, et maintient contre l'évidence le système incohérent à travers lequel il a bâti son histoire. Et il ne lui vient pas une minute la pensée de se demander : Et si c'était la fin ? Du chaos de suppositions, de fantaisies et d'extravagances, aucune révélation n'a pu être retenue. Ces interventions, par leur contenu, n'avaient aucun rapport, même lointain, avec l'affaire des enregistrements dévoilés la semaine dernière. Elles étaient sur des sujets indifférents, émaillées d'injures. Les affirmations de Zakaria Moumni, trop générales et trop vagues, laissent une impression d'insécurité : il est clair qu'il n'a pas serré de près le problème, et vérifié minutieusement toutes les pièces de son système. Durant deux heures, la ligne de défense de Zakaria Moumni, qui a pris des libertés avec la chronologie des événements, était anecdotique : «l'enregistrement exhumé est le produit d'une fabrication tout à fait compliquée, composé d'altérations volontaires introduites par la police secrète». Zakaria Moumni pousse l'absurde de sa démonstration délirante jusqu'à s'approprier la paternité d'une loi sur la liberté de la presse... du 29 juillet 1881. L'homme, qui nie toute malversation, a pourtant cherché durant dix ans à obtenir «ce qu'il pensait devoir lui revenir du fait» d'un titre non reconnu, un poste de conseiller sportif ou un club de quelques millions d'euros en plein Paris. Zakaria Moumni, qui a été reconnu coupable d'escroquerie et trafic d'êtres humains au Maroc, a été condamné en 2016 pour diffamation en France. Dans la première affaire, deux personnes se sont plaintes d'avoir été lésées de 28 000 euros contre la promesse d'un emploi en France. Dans la seconde, une plainte a été instruite à Paris après des dénonciations calomnieuses. La semaine dernière, un site marocain a dévoilé des images clandestines qui accablent Moumni. Un entretien, nourri avec un émissaire marocain, est tout au long étonnamment cordial. Les deux hommes se jaugent et bavardent. Zakaria Moumni cherche, surtout, sans cesse la connivence avec son interlocuteur, qui lui répond souvent avec malice. C'est au cours de cet entretien qu'a été formulée la proposition de payer une forte somme d'argent en faveur de Zakaria Moumni. Qui le premier en a émis le principe ? La phrase-clé a été prononcée par Moumni lui-même, qui a réclamé 4 millions d'euros pour son club sportif. Il a reçu une avance de 10 000 euros.