L'ancien pratiquant de kickboxing, Zakaria Moumni, avait affirmé avoir été torturé par le patron du contre-espionnage marocain, Abdellatif Hammouchi. Mustapha Adib remet en cause cette version des faits et accuse Moumni d'«escroquerie». Celui qui n'est plus que «l'ex-capitaine Adib» condamné «pour violation du code militaire et pour offense à l'armée marocaine» a réglé ses comptes avec Zakaria Moumni, ancien pratiquant de kickboxing soupçonné de chantage à l'égard du Maroc. Si, selon ses dires, ce dernier affirme avoir été «torturé» au centre de détention de Témara, le capitaine Adib nie cela catégoriquement. : «À sa sortie de prison, Zakaria Moumni était en plein forme et son corps ne portait aucune trace qui puisse indiquer de mauvais traitements subis», a souligné M. Adib. Zakaria Moumni est soupçonné d'avoir demandé plusieurs millions d'euros à un émissaire marocain, ce que qualifie Mustapha Adib d'«extorsion de fonds par menace». Des enregistrements clandestins contenant des images embarrassantes pour Zakaria Moumni ont été dévoilés. Ce dernier a toujours prétendu c'est l'émissaire qui lui a proposé un accord financier ; mais c'est bien lui, dans la vidéo, qui réclamait quatre millions d'euros pour ouvrir un projet sportif. Zakaria Moumni et son épouse s'étaient ensuite vu remettre une enveloppe renfermant 10 000 euros en coupures, qu'ils ont acceptée. «Dans la présente affaire, il s'agit d'une extorsion de fonds commise au préjudice d'un Etat souverain. Zakaria Moumni demande l'argent, il devient de plus en plus insistant et menaçant. Les renseignements marocains ont le droit de mettre à nu ses agissements et son vrai visage. M. Moumni ne pouvait raisonnablement ignorer l'origine de l'argent reçu, qui sont des fonds publics. Ce sont des agissements délictueux, de l'escroquerie et de la fraude fiscale», s'indigne M. Adib. Zakaria Moumni avait été condamné en octobre 2010 par la justice marocaine dans une affaire d'escroquerie, puis libéré après dix-huit mois de détention et une grâce royale. Il prétend qu'en vertu d'un décret officiel, il peut prétendre à un poste de conseiller sportif au ministère de la jeunesse et des sports. «C'est la récompense accordée à tout sportif marocain ayant obtenu un titre mondial», a-t-il tonné sans cesse. Néanmoins, M. Adib précise que son titre est «non reconnu» et qu'il n'a droit qu'à «délivrer une demande d'embauche», précisant que Zakaria Moumni est un «escroc motivé par l'appât du gain». Malgré cela, ce dernier a été soutenu par plusieurs organisations de défense des droits de l'homme, telles que la Fédération internationale des Ligues des droits de l'homme (FIDH), Human Rights Watch, Amnesty International ou encore l'Association marocaine des droits humains. Mustapha Adib a été au centre de deux polémiques ces dernières années. Il avait fait parler de lui quand il avait, sans autorisation, remis une lettre insultante au général Abdelaziz Bennani (depuis décédé), qui était alors hospitalisé dans l'établissement militaire du Val-de-Grâce, à Paris, en 2014. Quatre ans après, une plainte suivie par une lettre de convocation à des fins de mise en examen adressée par un juge d'instruction du tribunal de grande instance de Paris, envoyée directement aux intéressés marocaines au lieu de «passer par les canaux diplomatiques puis par le ministère marocain de la justice» ont suscité moult commentaires. Les deux affaires ont provoqué une vive colère à Rabat.