Le site d'information en ligne Tout sur l'Algérie (TSA) a consacré une série d'articles, faits par une main un peu inhabile, sur la visite de Benny Gantz au Maroc. Si «un des principaux sites francophones en Algérie» s'est mu en un média où l'on débite les plus mauvaises nouvelles, et les plus fallacieux raisonnements sur les conclusions les plus fausses, c'est que la déontologie journalistique en Algérie est morte. C'est l'histoire d'un média algérien, qui n'est plus accessible en Algérie depuis juin 2019, d'après sa direction, qui produit un tissu de faussetés et de sottises sur le Maroc. Un média interdit en Algérie et qui défend les thèses d'un régime qui instrumentalise la menace supposée que représente le voisin, en l'occurrence le Maroc, pour contraindre ses opposants au silence. Le site d'information en ligne Tout sur l'Algérie (TSA) a consacré plus de six articles en 48 heures à cet événement. Etrangement, les discours complotistes semblent bénéficier d'une vigueur nouvelle avec ce média, surtout la thèse selon laquelle le rapprochement entre le Maroc et Israël est adopté (et instrumentalisé) pour asservir l'Algérie, un pays qui ne sait où donner de la tête. Il n'y a qu'à voir les assertions irrationnelles, extrémistes, paranoïaques, anxieuses, qui jalonnent les articles qu'il diffuse. «Le Maroc s'est déclaré ennemi de l'Algérie», «les faux calculs du Maroc», «Dans les relations internationales, ce genre d'accords (entre Rabat et Tel-Aviv) suppose l'existence d'une menace ou d'un ennemi commun. C'est indéniablement l'Algérie qui est perçue comme telle dans ce cas de figure et ni le Maroc ni Israël n'ont cherché à le cacher», «À Alger, des voix non officielles, principalement des analystes, répètent que le rapprochement militaire israélo-marocain vise directement l'Algérie, l'un des plus grands soutiens des causes palestinienne et sahraouie», «Israël reste un pays peu fréquentable au niveau international», «Officiellement, le but de cette visite est la signature d'accords sécuritaires entre les deux pays, mais l'objectif premier de la venue du ministre israélien de la Défense à Rabat est l'ouverture d'une représentation diplomatique au Maroc et notamment, un consulat à Oujda, qui sera techniquement un bureau de renseignement israélien dans cette ville qui je rappelle est aux portes de nos frontières.» Ces indignes impostures prennent crédit dans les cercles du régime algérien seulement, et servent d'aliment à la haine des nations. Un an à peine après la reprise de leurs relations, le Maroc et Israël ont fait un pas inédit l'un vers l'autre, mercredi 24 novembre. Les deux pays ont conclu un accord-cadre de coopération sécuritaire «sans précédent», lors d'une visite historique à Rabat du ministre israélien de la défense, Benny Gantz, en pleine tension entre le royaume chérifien et l'Algérie. Ce protocole – le premier du genre avec un pays arabe, selon la partie israélienne – va notamment faciliter l'acquisition par le Maroc de technologies de la puissante industrie militaire d'Israël. En Algérie, cet événement a fait l'effet d'une bombe. C'est saisissant, qu'un des principaux sites d'information francophones en Algérie, condamné par le régime de son pays à verser plusieurs amendes, sur fond de multiplication de poursuites judiciaires et condamnations envers des journalistes et des blogueurs, adopte exactement la stratégie du pouvoir militaire moribond, à savoir fabriquer arbitrairement une causalité dans la série des événements et de l'identifier à un complot caché de tel ou tel ennemi politique. En 2020, un tribunal algérois a condamné TSA à verser trois amendes : 500 000 dinars (33 265 dirhams) pour l'entreprise, 200 000 dinars (13 306 dirhams) pour son directeur de publication et 200 000 dinars (13 306 dirhams) pour le journaliste ayant rédigé un article qui a irrité les autorités. Le parquet a également réclamùé un an de prison ferme contre le propriété su site. Si la peine d'emprisonnement n'a pas été retenue, ces amendes représentent «trop d'argent pour TSA qui subit depuis 2017 des blocages et des pressions en Algérie», a commenté le responsable du média. Défendre les thèses de l'oppresseur, est-ce le syndrome de Stockholm journalistique ? Benny Gantz a été reçu en début de matinée par le ministre délégué chargé de l'administration de la défense nationale marocaine, Abdellatif Loudiyi. Ils ont signé un protocole d'accord qui lance formellement la coopération sécuritaire «sous tous ses aspects» entre les deux pays, face aux «menaces et défis dans la région», selon la partie israélienne. «Il s'agit d'une chose très importante qui nous permettra aussi d'échanger nos opinions, de lancer des projets conjoints et favorisera les exportations israéliennes jusqu'ici», a souligné M. Gantz, que le site TSA traite de tous les noms. M. Gantz a évoqué «un voyage important au Maroc qui a une touche historique, car il s'agit de la première visite formelle d'un ministre de la défense [israélien] dans ce pays». Au cours de ce déplacement de quarante-huit heures, il s'est entretenu avec le ministre marocain des affaires étrangères, Nasser Bourita. TSA Algérie a été aussi amer après que Washington a reconnu la pleine souveraineté du Maroc sur le Sahara. En rencontrant le 23 novembre à Washington son homologue Nasser Bourita, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a réitéré le soutien appuyé des Etats-Unis au Maroc sur la question du Sahara. Deux événements qui ont provoqué des sueurs froides en Algérie. En août déjà, Tel-Aviv a qualifié les «accusations» algériennes contre Israël dans le cadre de la surenchère du régime contre le Maroc d'«infondées et sans intérêt». La source diplomatique israélienne a appelé Alger à «se focaliser» sur ses «problèmes» économiques. Le régime algérien est paniqué car Israël est l'un des principaux exportateurs du monde de drones armés et de logiciels de sécurité. Les ventes de ces dispositifs et de certaines technologies de pointe, doivent être approuvées par le ministère de la défense dirigé par M. Gantz. Cette coopération accentue le poids régional et international du Maroc. Et contrairement aux allégations de TSA, Rabat ne ne soucie pas d'un régime déjà affaibli par une économie mise à mal par la chute du prix du baril de pétrole, et par une situation politique surchargée, dans l'impasse. Le Maroc, heureusement, n'accorde aucune importance aux divagations de pauvres scribes en robe de chambre et en bonnet de nuit, qui compilent et qui altèrent les faits. Alger, qui a rompu ses relations avec Rabat, reste obsédé par ses faits et gestes.