Soupçonnée d'escroquerie en ligne, de vente de produits non conformes et dangereux, Dounia Filali, qui fait objet de plusieurs plaintes au Maroc, prétend avoir obtenu l'asile politique en Chine avec son mari. Une annonce douteuse. Depuis le mois d'août, Dounia Moustaslim, «plus connue sous son nom marital de Dounia Filali, et son époux Adnane Filali sont officiellement reconnus comme des réfugiés politiques marocains en République de Chine», allègue le site Middle East Eye réputé proche des milieux qataris, qui reconnaît, par la même occasion, que le couple «n'a pas quitté le Maroc pour des raisons politiques, ni même économiques.» Néanmoins, selon les sources de Barlamane.com, rien ne corrobore que le couple ait eu le droit d'asile. «D'autant plus qu'un, long et complexe processus de sélection correspondent aux seuls et véritables "réfugiés politiques". La preuve qui pèse sur le demandeur est cruciale», a-t-on souligné. «En Chine, et même ailleurs, la procédure d'obtention du statut de réfugié est un parcours du combattant émaillé de procédures administratives et judiciaires d'une complexité absolue. Rien ne prouve ce qu'avance Dounia Filali avec une légèreté coupable, surtout que les critères retenus dans le pré-examen des demandes d'asile sont de plus en plus sélectifs», nous confient nos sources. «La procédure de détermination de la qualité de réfugié consiste à examiner de manière très rigoureuse les propos et les documents déposés par les demandeurs d'asile pour justifier les persécutions dont ils font état. On se demande quels étaient les arguments du couple Filali», notent nos sources non sans ironie. Dounia Filali est connue pour ses prises de position violentes, souvent complotistes, racistes ou antimarocaines, qu'elle diffuse sur chaîne YouTube. Récemment, elle a affiché une proximité problématique avec deux extrémistes, Mohamed Hajib [terroriste islamiste germano-marocain de l'école tabligh condamné en 2010 à dix ans de prison pour terrorisme et résidant aujourd'hui en Allemagne] et Ali Aarrass [emprisonné douze ans au Maroc également pour terrorisme]. Ses commentaires sur la gestion du fait public au Maroc, notamment, ont été épinglés pour leur aspect sensationnaliste et fallacieux. Dounia Filali (qui serait actuellement en Turquie selon plusieurs médias marocains), est surtout convaincue qu'une cabale secrète cherche à la nuire, et pense recevoir des informations confidentielles dans ce sens. «Depuis quand accorde-t-on l'asile politique à des gens ayant réussi à se faire délivrer des passeports en utilisant leurs véritables identités et passé les contrôles aux aéroports marocains en présentant ces documents ?», s'étonnent les sources de Barlamane.com. Dounia Filali, vidéaste controversée est soupçonnée, avec son mari, d'avoir berné des centaines de clients avec des produits dont la conformité et la sécurité sont mises en cause à travers une plate-forme commerciale en ligne. «Les personnes concernées n'étaient pas recherchées par la police, moyennant quoi leurs allégations de persécution seraient nécessairement fausses», a-t-on affirmé. Depuis fin 2020, des accusations sur les activités commerciales en ligne du couple, accusé de faire des réductions de prix trompeuses et de mettre en vente des produits qui n'étaient pas réellement disponibles ou qui étaient défectueux, ont produit une vive polémique. «Drôles demandeurs d'asile, qui n'ont été repérés ni lors du traitement de leur demande de passeport, ni lors de leur passage aux contrôles frontaliers à l'aéroport d'embarquement. La fiabilité supposée de leurs allégations pour fonder leurs appréciations est contestable. La directive relative aux procédures pour l'octroi et le retrait de la protection internationale impose une obligation de transparence dans les démarches afférant à l'examen des demandes d'asile. La déclaration de Dounia Filali est donc plus que douteuse» a-t-on noté. En février, un groupe de créateurs de contenus sur YouTube a accusé Dounia Filali de discrimination contre les Subsahariens, dénonçant des «dérapages raciales systématiques, ouvertes et intentionnelles perpétrées par Dounia Filali». Des extraits de sa vidéo avaient été abondamment relayés et dénoncés sur les réseaux sociaux, ce qui a poussé un acteur de la société civile à déposer plainte. «En Chine, hormis quelques catégories privilégiées pour lesquelles sont instaurés des quotas de protection, les autres demandes d'asile sont considérées comme non crédibles. Même en Europe, on affirme que la moitié ou les trois quarts de ceux qui demandent l'asile ne remplissent pas les critères nécessaires pour être considérés comme pleinement réfugiés. Le fait est que beaucoup d'étrangers sollicitent le système d'asile, non pas pour obtenir la protection d'un pays déterminé, mais pour s'y maintenir le plus longtemps possible pour des motivations inavoués. C'est sûrement le cas du couple Filali» confirment nos sources.