Le Maroc a renforcé sa présence à Guerguerat avec l'installation d'un nouveau poste de contrôle. L'opération de l'armée marocaine dans cette zone tampon de l'extrême sud du Sahara afin de rétablir le trafic routier coupé par des milices du Polisario est révolutionnaire à plus d'un titre. Le 9 novembre, quatre jours avant le premier anniversaire de l'opération de l'armée marocaine à Guerguerat, à l'extrême sud-ouest du Sahara, le Maroc a autorisé les voyageurs, et pas seulement les transporteurs professionnels, à franchir cette frontière. Quelques heures auparavant, le roi Mohammed VI a salué l'intervention des Forces armées royales (FAR), en 2020, qui «ont restauré la libre circulation des personnes et des marchandises au point de passage de Guerguerat» reliant le Maroc et la Mauritanie. «Cette action pacifique ferme a mis un terme aux provocations et aux agressions dont le Maroc avait déjà signalé à la communauté internationale la gravité pour la sécurité et pour la stabilité de la région», a clarifié le monarque. Selon EFE, le Maroc a autorisé des projets urbains pour revigorer Guerguerat, avec l'ouverture de nouvelles stations-service (il y en avait deux et l'année dernière trois se sont ajoutées), des locaux commerciaux, des agences de transfert d'argent, des restaurants et des bouchers, et même une mosquée en construction. Trois ans avant l'opération militaire de novembre 2020, le Maroc a pavé les deux premiers kilomètres et demi de route dans la zone tampon. Au cours de la dernière année, note EFE, le Maroc a étendu son influence sur la zone tampon en établissant un poste de contrôle au bout de la route où se termine l'asphalte, composé de deux grands conteneurs métalliques. Il est géré par des agents de la gendarmerie marocaine, qui inspectent tous les véhicules avec des brigades canines. «Aujourd'hui, passer par Guerguerat, c'est comme passer par n'importe quel autre poste frontière. Les services de sécurité marocains enregistrent les bagages des voyageurs, contrôlent leurs documents de voyage et apposent le tampon d'entrée ou de sortie dans un environnement routinier et fluide. Dans les zones environnantes, en revanche, une forte présence militaire marocaine et mauritanienne est perçue de part et d'autre de la frontière pour empêcher les infiltrations de combattants du Polisario et empêcher le passage des migrants subsahariens», note l'agence espagnole. «Après avoir traversé le no man's zone, la frontière mauritanienne se conforme à toutes les exigences de sécurité et de contrôle douanier. Ce pays a bénéficié de l'aide marocaine pour le pavage d'une autre route qui relie sa frontière à la route stratégique Nouadhibou-Nouakchott», a-t-on pointé. Le poste-frontière ouvre à neuf heures du matin et ferme à sept heures de l'après-midi. Bien que la plupart de ses utilisateurs soient des camions de fret qui circulent entre le Maroc et l'Afrique subsaharienne, il y a aussi des passagers en provenance des pays de la région et même quelques touristes ouvrant l'ouverture aux visiteurs.