Un an après l'intervention marocaine à la frontière de Guerguerat qui relie le Sahara et la Mauritanie, le Maroc a renforcé son contrôle sur la « zone tampon » afin de renforcer le fonctionnement de ses liaisons terrestres commerciales avec l'Afrique subsaharienne, rapporte Swissinfo. Le 13 novembre 2020, l'armée marocaine a pénétré dans la bande démilitarisée d'une quinzaine de kilomètres afin de la libérer des mercenaires du Polisario. A Rabat, l'action des Sahraouis pour bloquer la route a été interprétée comme « un stratagème de l'Algérie », écrit la même source citant des sources diplomatiques marocaines qui ont requis l'anonymat. L'obstruction de la circulation à Guerguerat a été perçue comme une action algérienne pour « assiéger le Maroc » et « saboter » son contrôle sur le passage, disent-ils. Une centaine de chauffeurs routiers transitent quotidiennement par Guerguerat pour transporter des marchandises marocaines telles que du poisson, des produits agricoles et des matériaux de construction, à destination de la Mauritanie, du Mali, du Burkina Faso et du Niger, entre autres pays. Ils soulignent que la réaction du Maroc s'inscrit dans l'attitude « de plus en plus audacieuse » du pays en matière de politique étrangère, qui s'est renforcée ces dix dernières années. Selon des sources internationales, l'Algérie fait face à des problèmes socio-économiques et politiques internes qui, et compte de moins en moins d'alliés au niveau continental et international dans sa compétitivité régionale avec le Maroc. Avant l'opération Guerguerat, le Front Polisario « organisait des événements politiques, tels que des congrès et des actions de protestation, dans des lieux situés dans ce no man's land, notamment dans la bande entre l'Algérie et le Sahara qui s'étend du nord au sud. » Le roi Mohammed VI a salué dans son dernier discours l'intervention des Forces armées royales (FAR) qui « ont restauré la libre circulation des personnes et des marchandises au point de passage de Guerguerat » reliant le Maroc et la Mauritanie. Le déploiement de troupes marocaines à l'extrême sud du Sahara pour déloger des milices qui bloquaient la seule route vers la Mauritanie a été un succès retentissant.« Cette action pacifique ferme a mis un terme aux provocations et aux agressions dont le Maroc avait déjà signalé à la communauté internationale la gravité pour la sécurité et pour la stabilité de la région », a justifié le monarque.