Le Maroc a réalisé de grands aménagements hydrauliques dont l'effet positif sur la production agricole et le développement rural des grands périmètres irrigués est indéniable. Le ministre de l'équipement et de l'eau, Nizar Baraka, a indiqué, lundi à Rabat, que le Maroc dispose d'importantes infrastructures hydrauliques, dont 149 barrages d'une capacité globale dépassant les 19 milliards mètres cubes (m3). Ces infrastructures comportent également neuf stations de dessalement d'eau de mer produisant annuellement 147 millions m3, ainsi que des milliers de puits d'extraction des eaux souterraines, ce qui permet aux citoyens de bénéficier en continuité de l'eau potable et de répondre aux besoins hydriques primordiaux relatifs à l'agriculture, l'irrigation, l'industrie et les énergies renouvelables, a t-il expliqué en réponse à une question à la Chambre des représentants. Le ministre a, en outre, passé en revue les divers programmes dans lesquels le Maroc s'est engagé en matière de gestion du domaine hydrique, dont celui relatif à l'irrigation d'un million d'hectares , la construction des barrages collinaires, l'alimentation en eau potable en milieu rural, le programme national d'assainissement liquide et la stratégie nationale de l'eau (SNE). M. Baraka a aussi mis l'accent sur les défis à relever notamment en milieu rural en termes d'approvisionnement en eau potable et des systèmes d'assainissement. Le ratio de quantité d'eau par personne a atteint en moyenne 606 mètres cubes. Cependant, elle varie considérablement selon la capacité des bassins hydrauliques. En plus clair, celle du bassin hydraulique du Loukkos s'élève à 1 200 mètres cubes, alors que celle du bassin de Bouregreg ne dépasse pas 141 m3, a fait observer le ministre, notant que la quantité d'eau per capita sur fond des changements climatiques va se réduire entre 10% à 20% à l'horizon 2030 et entre 40 % à 50 % à l'horizon 2050. M. Baraka a ensuite souligné que la SNE se focalisera sur le développement de l'offre, la gestion de la demande, la préservation et la protection des ressources en eau dans les zones vulnérables ainsi que la réduction des risques liés à l'eau, qu'il s'agisse de sécheresse ou d'inondations. Il a également mis en avant l'importance d'un plan à long terme pour les bassins hydrauliques, permettant d'anticiper les problèmes et de garantir le critère de durabilité, tout en mettant l'accent sur la nécessité d'une gestion environnementale intégrée de l'eau, une gestion participative décentralisée et une prise en compte de la valeur économique de l'eau. Par ailleurs, le ministre a évoqué la persistance de certains problèmes, dont ceux déjà relevés par le rapport sur le Nouveau modèle de développement. Il s'agit principalement du raccordement au réseau d'assainissement liquide qui ne dépasse pas 10 % dans le monde rural, ainsi que la proportion des familles raccordées au réseau d'eau à 65 %, et ce en dépit de la proportion d'approvisionnement en eau potable, ayant atteint 97,8 % dans le monde rural. Ainsi et dans le cadre de la gestion de la rareté d'eau et de l'émergence de phénomènes tels que les sécheresses et les inondations au Maroc, le gouvernement a élaboré, à partir du Programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation 2020-2027, une politique visant à renforcer l'approvisionnement en eau, a fait savoir le ministre, tout en soulignant la nécessité d'accélérer le rythme de construction des barrages, procéder à des programmes de dessalement d'eau de mer, s'employer à canaliser l'eau des zones connaissant des excédents vers les zones déficitaires, alimenter la nappe phréatique et développer la réserve stratégique d'eau.